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le Roi de Suède et de Norvège les obligations et lui assurerait les avantages suivants :

1. De s'abstenir, pendant la lutte qui pourrait s'engager, de toute participation, directe ou indirecte, en faveur d'une des Parties Contendantes au détriment de l'autre ;

2. D'admettre dans les ports de Suède et de Norvège les bâtiments de guerre et de commerce des parties belligérantes; le Gouvernement se réservant toutefois la faculté d'interdire aux premiers l'entrée des ports de guerre suivants, savoir: celui de Stockholm, en deça de la forteresse de Waxholm; de Christiania, en deça du fort de Kaholm; le bassin intérieur de la station militaire Norvégienne à Horten; les ports de Carlsten et de Carlskrona, en deça des fortifications; et le port de Slitö, dans l'Ile de Gottland, en deça des batteries élevées à Encholm.

Les réglements sanitaires et de police que les circonstances auraient rendu ou pourraient rendre nécessaires, devront naturellement être observés et respectés. Les corsaires ne seront pas admis dans les ports, ni tolérés sur les rades des Etats de Sa Majesté le Roi de Suède et de Norvège;

3. D'accorder aux bâtiments des Puissances belligérantes la faculté de se pourvoir dans les ports des Royaumes Unis de toutes les denrées et marchandises, dont ils pourraient avoir besoin, à l'exception des articles réputés contrebande de guerre;

4. D'exclure des ports de Suède et de Norvège l'entrée-les cas de détresse constatée exceptés-la condamnation et la vente de toute prise; et enfin,

5. De jouir, dans les relations commerciales des Royaumes Unis avec les pays en guerre, de toute sûreté et de toutes les facilités pour les navires Suédois et Norvégiens, ainsi que pour leurs cargaisons, avec l'obligation toutefois pour ces navires de se conformer aux règles généralement établies et reconnues pour les cas spéciaux de blocus déclarés et effectifs.

Tels sont les principes généraux de la neutralité adoptée par Sa Majesté le Roi de Suède et de Norvège pour le cas qu'une guerre en Europe viendrait à éclater. Le Roi se flatte qu'ils seront reconnus conformes aux droits des gens, et que leur loyale et fidèle observation mettra Sa Majesté en état de cultiver avec les Puissances amies et alliés ces relations que, pour le bien de ses peuples, il lui tient à cœur de préserver de toute interruption.

En priant Lord Clarendon de vouloir bien porter la présente communication à la connaissance du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, le Soussigné, &c.

The Earl of Clarendon.

REHAUSEN.

No. 2.-Count Reventlow Criminil to the Earl of Clarendon. (Received January 2.)

Légation de Danemarc, le 2 Janvier, 1854. LES complications politiques du moment, à la suite de la déclaration de guerre de la Porte Ottomane, et l'éventualité possible d'une guerre maritime, ont imposé au Gouvernement de Sa Majesté le Roi de Danemarc l'obligation de vouer une attention sérieuse aux effets qui pourraient en résulter. Son désir sincère est de conserver intactes les relations de bonne amitié et de parfaite intelligence qui règnent si heureusement entre le Danemarc et tous les Gouvernements de l'Europe. N'ayant rien de plus à cœur que de maintenir et de cimenter ces relations, Sa Majesté le Roi de Danemarc regarde comme un devoir de ne pas laisser ignorer aux Puissances alliées et amies la marche politique que, pour y parvenir, elle se propose de suivre dans l'éventualité ci-dessus mentionné.

Guidée autant par la franche amitié qui règne entre les Souverains et les peuples du Danemarc et des Royaumes Unis de Suède et de Norvège, que par cette communauté d'intérêts et de principes politiques qui se soutient et se renforce réciproquement, Sa Majesté le Roi de Danemarc s'est vue appelé, en premier lieu, à se concerter avec son auguste ami, voisin et allié, Sa Majesté le Roi de Suède et de Norvège, sur les mesures à adopter éventuellement, afin d'établir une action commune, propre à faciliter, par son identité, l'application du système convenu. Ces ouvertures ayant trouvé l'accueil favorable, auquel on était en droit de s'attendre, c'est en conformité des résolutions arrêtées par les 2 Souverains, que le Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté le Roi de Danemarc près Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne et de l'Irlande, a reçu l'ordre de son auguste Souverain de porter à la connaissance du Ministère de Sa Majesté Britannique les règles générales que Sa Majesté le Roi de Danemarc a cru devoir établir, afin de fixer la position de ses Etats, pour le cas déplorable que des hostilités entre des Puissances amies et alliées du Roi vinssent à éclater.

Le système que Sa Majesté le Roi de Danemarc entend suivre et appliquer invariablement, est celui d'une stricte neutralité, fondée sur la loyauté, l'impartialité et un égal respect pour les droits de toutes les Puissances. Cette neutralité, selon les vues uniformes des 2 Cours, imposerait au Gouvernement de Sa Majesté le Roi de Danemarc les obligations et lui assurerait les avantages suivants :

1. De s'abstenir, pendant la lutte qui pourrait s'engager, de toute participation, directe ou indirecte, en faveur d'une des parties contendantes au détriment de l'autre ;

2. D'admettre dans les ports de la Monarchie les bâtiments de guerre et de commerce des parties belligérantes, le Gouvernement se réservant toutefois la faculté d'interdire aux premiers, ainsi

qu'aux navires de transport appartenant aux flottes respectives des Puissances belligérantes, l'entrée du port de Christiansö.

Les réglements sanitaires et de police que les circonstances auraient rendu ou pourraient rendre nécessaires, devront naturellement être observés et respectés. Les corsaires ne seront pas admis dans les ports, ni tolérés sur les rades des Etats de Sa Majesté Danoise ;

3. D'accorder aux bâtiments des Puissances belligérantes la faculté de se pourvoir, dans les ports de la Monarchie, de toutes les denrées et marchandises dont ils pourraient avoir besoin, à l'exception des articles réputés contrebande de guerre;

4. D'exclure des ports de la Monarchie l'entrée-les cas de détresse constatés exceptés-la condamnation et la vente de toute prise; et enfin,

5. De jouir, dans les relations commerciales des Etats de Sa Majesté Danoise avec les pays en guerre, de toute sûreté et de toutes facilités pour les navires Danois, ainsi que pour leurs cargaisons, avec obligation toutefois pour ces navires de se conformer aux règles généralement établies et reconnues pour les cas spéciaux de blocus déclarés et effectifs.

Tels sont les principes généraux de la neutralité adoptée par Sa Majesté le Roi de Danemarc pour le cas qu'une guerre en Europe vint à éclater. Le Roi se flatte qu'ils seront reconnus conformes au droit des gens, et que leur loyale et fidèle observation mettra Sa Majesté en état de cultiver avec les Puissances amies et alliées ces relations que, pour le bien de ses peuples, il lui tient tant à cœur de préserver de toute interruption.

En priant son Excellence le Comte de Clarendon de vouloir bien porter la présente communication à la connaissance du Gouvernement de Sa Majesté Britannique, le Soussigné, &c.

Le Comte de Clarendon.

A. REVENTLOW CRIMINIL.

No. 3.-The Earl of Clarendon to the Hon. W. Grey.

SIR, Foreign Office, January 20, 1854. I HAVE to inform you that the note which has been delivered to me by Baron Rehausen, containing the declaration of neutrality on the part of Sweden and Norway in the event of war, has received the best attention of Her Majesty's Government; and I am glad to express the satisfaction with which they have learned the neutral policy which it is the intention of the Swedish and Norwegian Government to pursue, and the measures adopted for giving effect to that policy.

Her Majesty's Government do not doubt that if war should unfortunately occur, the engagements now taken by the Swedish and Norwegian Government will be strictly and honourably ful[1853-54.]

H

filled, and Her Majesty's Government will lend their best endeavours in support of the neutral position that Sweden and Norway propose to maintain. The Hon. W. Grey.

I am, &c.

CLARENDON.

No. 4.-The Earl of Clarendon to Mr. Buchanan.

SIR, Foreign Office, January 20, 1854. I HAVE to inform you that the note which has been delivered to me by Count Reventlow Criminil, containing the declaration of neutrality on the part of Denmark in the event of war, has received the best attention of Her Majesty's Government; and I am glad to express the satisfaction with which they have learned the neutral policy which it is the intention of the Danish Government to pursue, and the measures adopted for giving effect to that policy.

Her Majesty's Government do not doubt that if war should unfortunately occur, the engagements now taken by the Danish Government will be strictly and honourably fulfilled, and Her Majesty's Government will lend their best endeavours in support of the neutral position that Denmark proposes to maintain.

A. Buchanan, Esq.

I am, &c.

CLARENDON.

CORRESPONDENCE respecting the Suspension of Diplomatic Relations between Great Britain and Russia.*—January and February, 1854.

No. 1.-Count Nesselrode to Baron Brunnow.-(Communicated to the Earl of Clarendon by Baron Brunnow, January 23.)

St. Pétersbourg, le 4 Janvier, 1854.

LES Représentants d'Angleterre et de France viennent de m'annoncer verbalement la résolution prise par leurs 2 Gouvernements de faire entrer leurs flottes combinées dans la Mer Noire, dans le but de mettre les ports et les côtes de la Turquie à l'abri d'une attaque de notre part. Le motif donné à cette détermination a été le coup porté à l'escadre Turque à Sinope, opération navale que les 2 Cabinets représentent comme une agression gratuite. Ce n'est pas sans une pénible surprise que je l'ai entendu qualifier ainsi, lorsqu'il est de notoriété que l'escadre Turque, commandée par Osman Pasha, était partie du Bosphore chargée d'armes, d'argent,

Laid before Parliament, with Correspondence respecting the Rights and Privileges of the Latin and Greek Churches in Turkey, 1854, Part III.

de munitions et de troupes de débarquement destinées pour nos côtes de la Circassie; par conséquent dans un but agressif-dans le but de développer les opérations également agressives qui ont déjà ensanglanté le territoire Russe en Asie. Cette escadre n'avait pas sans doute quitté son ancrage du Bosphore pour venir s'établir à Sinope. Ce qu'elle y avait cherché ce n'etait point une station maritime, mais bien un refuge passager. Devions-nous souffrir patiemment qu'elle eût plus tard accompli sa destination hostile ? Parceque, en Valachie, territoire Turc, nous avons déclaré vouloir attendre l'attaque des forces Ottomanes, sommes-nous tenus à l'attendre également sur nos propres côtes? Devons-nous penser qu'aux yeux des Puissances, dans une guerre que nous n'avons pas voulue, et qui nous a été déclarée, à la Turquie seule appartient le privilège de l'offensive, et que certains d'une agression prochaine et imminente, nous nous sommes interdit à nous-mêmes le droit de la prévenir ?

Si j'ai bien compris le sens des déclarations qui m'ont été faites, et notamment ce qui m'a été dit par le Représentant Anglais, l'intention des 2 Puissances serait d'empêcher le retour d'un désastre semblable à celui de Sinope, et d'établir dès aujourd'hui une sorte d'armistice naval, prévenant toute attaque de notre part contre les ports ou le pavillon Turcs, mais veillant, d'un autre côté, à ce que l'escadre Ottomane ne commette aucune agression contre les bâtiments et le territoire Russes.

Il est essentiel, M. le Baron, que ce point soit nettement établi. Assurément c'est le moins que les 2 Cabinets puissent faire pour ôter, du moins en apparence, au motif de l'entrée de leurs flottes dans la Mer Noire le caractère d'une hostilité flagrante contre nous; car, permettre l'attaque aux Turcs, en prétendant nous l'interdire, ce serait prendre une part active à une guerre qu'ils ne nous ont point encore déclarée.

Il est seulement à regretter que les 2 Puissances, si elles voulaient prévenir de semblables collisions, n'aient pas, dès l'origine de la lutte, arrêté les entreprises maritimes dirigées par les Turcs contre nos rivages Asiatiques-entreprises dont le conflit engagé à Sinope n'a été qu'une conséquence forcée-ou plutôt encore qu'elles n'aient point empêché les Turcs de nous déclarer la guerre; car du moment qu'elles leur permettaient de nous la déclarer et de nous la faire, en Asie comme en Europe, l'événement qui vient d'arriver ne pouvait demeurer entièrement exclu de leurs prévisions. Que si elles ont regardé comme contraire à l'indépendance de la Porte la prétention de lui interdire entièrement les hostilités, nous cherchons comment celle de ne lui permettre désormais que des hostilités limitées serait plus conforme à l'idée qu'elles se font de cette même indépendance? Quant à nous, il nous est impossible d'envisager

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