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il avoit des vues plus brillantes que judicieuses. Ce prince dédaigna de se faire aimer de ses peuples qu'il ruina par ses exactions, et fut souvent abandonné par ses troupes qu'il payoit mal. Il aimoit les arts et avoit recueilli près de lui une bibliothèque précieuse, renfermant, 1° plusieurs ouvrages en langue sanskrete, dont l'ancienneté remonte au 10° siècle; 2o des traductions du Koran dans toutes les langues de l'Orient; 3o une Histoire manuscrite des victoires des Tartares mogols, lors de l'invasion de l'Inde Tamerlan en 1397; 4. des Mémoires historiques sur l'Indostan, à l'époque où le sultan Babel fonda la domination mogole en 1525. Les Anglais en s'emparant de cette bibliothèque l'ont confiée aux soins de l'académie de Calcutta.

par

+ TIRABOSCHI (Jérôme), né à Bergame le 16 décembre 1731, se fit jésuite en 1746, et professa ensuite avec distinction la rhéto- | que à Milan. Le duc de Modène le nomma en 1770 son bibliothécaire, et il se montra digne de cette place par son goût éclairé et l'étendue de son érudition. La ville de Modène inscrivit son nom dans le catalogue de ses citoyens nobles, et lui donna des preuves d'estime qui ne cessèrent qu'à sa mort, arrivée au mois de juin 1794. Il étoit alors âgé de 63 ans. Ses principaux écrits sont, I. Memoires sur l'ancien ordre des humiliés, 1766, 3 vol. in-4°. II. Bibliothèque des écrivains de Modene, 6 vol. in-4°. III. Histoire de la littérature italienne depuis le siècle d'Auguste, 13 vol. in-4°. C'est l'ouvrage qui a placé son auteur dans le rang des critiques et des littérateurs les plus célèbres. Landi en a publié un abré

gé. Tiraboschi, comme tous les Italiens, prodigue trop d'éloges aux auteurs de sa patrie. On a imprimé en italien un éloge de ce littérateur, par Lombardi, qui a été traduit en français par M. Boulard.

* TIRABOSCHO (Lucrèce), religieux du Mont-Carmel, d'A

sola dans le Bressan savant

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assista au

théologien et très-versé dans les concile de Trente en qualité de langues orientales théologien du patriarche de Venise, et y récita un Discours éloche de carême. Il a encore laissé quent pour le quatrième dimand'autres ouvrages inédits. Antoine TIRABOSCHO, de la même famille, poète de Vérone, a fait un bon Poème sur la Chasse, Vérone, 1766 et 1775, in-4°.

TIRAQUEAU ( André), lieutenant civil de Fontenai-le-Comte sa patrie, devint conseiller au parlement de Bordeaux, puis enfin au parlement de Paris. Il travailla avec zèle à purger le barreau de l'esprit de chicane qui s'y étoit introduit, et administra la justice avec une intégrité peu commune. François Ier et Henri II se servirent de lui dans plusieurs affaires très-intéressantes. Ses occupations ne l'empêchèrent point de donner un grand nombre de savans ouvrages. Il eut vingt enfans selon les uns trente selon d'autres; et l'on disoit de lui « qu'il donnoit tous les ans à l'état un enfant et un livre. » Il mourut en 1558, dans un âge très-avancé, après avoir honoré sa patrie et son état. Ses ouvrages en 5 vol. in-folio, 1574, coutiennent entre autres, I. Un Traité des prérogatives de la noblesse. II. Un autre du retrait lignager. III. Des Commentaires sur Alexander ab Alexandro, Leyde.

et

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Tiraqueau, fécond à produire,

redevint homme aussitôt. Jupiter et Junon disputant un jour sur les avantages de l'homme et de la femme, prirent Tirésias pour

IV.Un Traité des lois du mariage, et plusieurs autres livres, dont le chancelier de l'Hôpital, son ami, faisoit cas. On lui fit cette épita phe Hic jacet qui, aquam bi-juge; il décida en faveur des bendo, viginti liberos suscepit, hommes; mais il ajouta que les viginti libros edidit. Si merum femmes étoient cependant plus bibisset, totum orbem implesset. sensibles. Jupiter, par reconnoissance, lui donna la faculté de lire dans l'avenir. Ce devin ayant un jour regardé Pallas pendant qu'elle s'habilloit, devint aveugle sur-le-champ. Son histoire fabuleuse est détaillée avec élégance dans le poëme de Narcisse par Malfilastre.... Strabon rapporte que le sépulcre de Tirésias étoit auprès de la fontaine de Tiphuse, où il mourut fort âgé, en fuyant

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A mis au monde trente fils,
Tiraqueau, fécond à bien dire,
A fait pareil nombre d'écrits.
S'il n'eût point noyé dans les eaux
Une semence si féconde,
Il eût enfin rempli le monde,
De livres et de Tiraqueaux.

*I. TIRÉE (Hermann), jésuite de Nuys dans l'archevêché de Cologne, né en 1532, enseigna la théologie à Ingolstadt, à Trévise, à Mayence, et fut recteur de divers colléges d'Allemagne. Il

mourut le 26 octobre 1591. On a

de lui les Confessions de saint Augustin, enrichies de notes, Dillingen, 1567, in-4°. On l'a réimprimé in-folio.

* II. TIRÉE (Pierre), jésuite, frère du précédent, né à Nuys en 1546, et mort à Wirtzbourg le 3 décembre 1601, professa la théologie dans plusieurs colléges. Ses ouvrages consistent principalement en Thèses sur des matières de controverse. L'une de ses productions les plus curieuses est De apparitionibus spirituum, Cologne, 1600, in-4°.

TIRESIAS (Mythol.), fameux devin de la ville de Thèbes, | fils d'Evère et de la nymphe Chariclo, vivoit avant le siége de Troie. Ayant un jour vu deux serpens accouplés sur le MontCitheron, il tua la femelle et fut sur-le-champ métamorphosé en femme. Sept ans après il trouva deux autres serpens atta chés ensemble, tua le mâle, et

de Thèbes ville de Béotie. On le regardoit comme l'inventeur des Auspices, et on l'honore comme un dieu à Orcomène, où son oracle avoit de la célébrité.

TIRIDATE, roi d'Arménie, se révolta contre Phraate et s'empara du royaume des Parthes. ble que Phraate leva contre lui, Mais craignant l'armée formidail implora la protection d'Auguste et se réfugia auprès de cet empereur.

TIRIN (Jacques), jésuite d'Anvers, entra dans la société en 1580, et mourut en 1636,' dans un âge avancé. Il travailla avec beaucoup de zèle dans les missions de Hollande. Il est principalement connu par un Commentaire latin sur toute la Bible dans lequel il a recueilli ce qu'il a trouvé de meilleur dans les autres interprètes. Ce Commentaire forme 2 vol. in-folio. Il est plus étendu que celui de Menochius, et quoique moins estimé, il est utile à ceux qui, sans s'at tacher aux variantes, veulent seulement entendre le sens du texte,

tel qu'il a été expliqué par les Pères et les Commentateurs.

|

il a joint ses remarques et un al-
phabet, sous ce titre : Alphabe-
tum Tironianum, seu notas Tiro-"
nis explicandi methodus tum
pluribus notis ad historiam et ju-
risdictionem tùm ecclesiasticam
tùm civilem pertinentibus, Paris,
1747, in-fol. (Voy. RAMSAL, n. I.)
Martial parle de l'art d'écrire en
notes, dans ce distique énergique
si connu Currant verba, etc.,
dont voici une foible imitation:
Je ris, triste conteur, de ta fougue empressée;
Ta langue est engourdie, et mes doigts sans
effort

Devancent en jouant ta voix embarrassée:
Elle a beau se bâter; plus vive en son essor,
Ma main vole, et tandis que, ta voix bronche

encor,

Ma plume prévoyante a tracé ma pensée.
Les notes Tironiennes furent em-
anciens, et enseignées dans nos
ployées dans nos actes publics
écoles. On s'en servit pour trans-

TIRON (Tullius Tiro), affranchi de Cicéron, mérita l'amitié de son maître par ses excellentes qualités. Il nous reste plusieurs Lettres de cet orateur où il fait bien voir l'inquiétude dans laquelle le mettoit la santé de Tiron qu'il avoit laissé malade à Patris, ville d'Achaïe; combien il ménageoit peu la dépense pour lui et avec quel zèle il le recommandoit à ses amis. « Je vois avec plaisir, écrit-il à Atticus, que vous vous intéressez à ce qui regarde Tiron. Quoiqu'il me rende toutes sortes de services et en grand nombre, je lui souhaite néanmoins une prompte convalescence, plutôt à cause de son bon naturel et de sa modestie, qu'à cause des avantages qu'il me procure.» Tiron inventa chez les Latins la manière d'écrire en abrégé. Il passe pour le premier auteur de ces caractères que les Romains appeloient notæ, par le moyen desquels on écrivoit aussi vite qu'on parloit, Ceux qui écrivoient de cette manière s'appe. loient notarii, d'où nous est venu le nom de notaires. Chaque signe TISAGORE, sculpteur grec, de ces notes présentant des let-fit la statue d'Hercule combattant tres composées, exprimoit ordi- contre l'Hydre de Lerne. Cet ounairement un mot entier. Un point vrage fut regardé comme un chefplacé en dessus, en dessous ou de d'œuvre. côté, change leur signification.. Diogène Laerce attribue l'invention de ces signes abrégés à Xéno phon. Tiron avoit aussi composé la Vie de Cicéron, dont il étoit le confident et le conseil, et plusieurs autres ouvrages qui ne sont point parvenus jusqu'à nous. Pour faire connoître l'art d'écrire en notes, l'abbé Carpentier, de l'académie des inscriptions, a donné d'anciens monumens écrits suivant cette méthode, auxquels

crire les manuscrits et pour conserver la disposition des diplomes et priviléges, et des jugemens publics. Leur usage cessa en France dans le 9e siècle; mais l'étude. qu'on en a faite dans ces derniers temps, a fait naître la sténographie.

TISIPHONE (Mythol.), l'une des trois Furies, dont le nom signifie vengeresse de l'homicide avoit une voix de tonnerre qui faisoit trembler les scélérats. Elle étoit portière du Tartare, Voyez

EUMÉNIDES.

* TISIUS (Antoine), né vers 1603 à Harderwyck, professa la poésie et l'éloquence à Leyde, fut bibliothécaire de l'université de cette ville, et mourut en 1670. Ik

TISSERAND (Jean), religieux cordelier de Paris, se fit un nom vers la fin du 15° siècle par son talent pour la chaire et par son zèle pour le salut des ames. « Après avoir vivement touché les cœurs les plus endurcis, dit le continuateur de Fleury, et converti par ses sermons plusieurs

s'appliqua avec succès à interpréter les anciens auteurs, et en donna de bonnes éditions appelées Variorum, I. De Velleius Paterculus, Leyde, 1668, in-8°. H. De Salluste, 1665, in-8°. III. De Valère-Maxime, Leyde, in-8°. IV. Des Tragédies de Sénèque, 1651. V. L. Cœlii Lactancii opera, 1652. VI. Historia navalis. C'est l'his-filles et femmes d'une vie dérétoire de tous les combats sur mer glée, il établit l'institut des Filles qui eurent lieu entre les Hollan- Pénitentes, en l'honneur de sainte dais et les Espagnols, 1657, in- Madeleine, pour retirer celles 4°, belle édition. VII. Compen- à qui Dieu feroit la grace de quit dium historia Batavinæ, 1645. ter le péché. Il s'en trouva d'aVIII. Exercitationes miscella- bord plus de 200. Le nombre s'en new, 1639, in-12. accrut extraordinairement en peu de

TISSAPHERNE, Tissaphertemps; en sorte qu'on fut nes, un des principaux satrapes obligé de souffrir que les plus de Perse du temps d'Artaxercès sages allassent faire la quête par Memnon, commandoit dans l'ar-la ville, jusqu'à ce qu'elles eus

mée de ce prince, quand Cyrus, frère d'Artaxercès, lui livra bataille à Cunaxa. Il eut l'honneur de la victoire; son maître lui donna le gouvernement de tous dont Cyrus étoit

les

pays ravant gouverneur,

aupa

et sa fille en

mariage. Sa faveur ne dura pas. Tissapherne ayant été battu par Agésilas, général des Lacédémoniens, dans la guerre d'Asie, encourut la disgrace d'Artaxercès excité contre lui par sa mère Parisatis, et fut tué par ordre de ce prince à Colosse en Phrygie. (Voyez CLEARQUE, no Ï. )

TISSART (Pierre), prêtre de l'Oratoire, né à Paris en 1666, | mort dans cette ville en 1740, enseigna les humanités et la théologie. Ona de lui plusieurs Pièces de vers, les unes en latin et les autres en français, et quelques Ecrits anonymes sur les contestations qui agitoient l'Eglise. Il travailla avec le P. Modeste Vinot, oratorien, à la traduction en vers latins des Fables choisies de La Fontaine. (Voyez VINOT.)

sent un établissement solide : ce qui n'arriva qu'en 1500. Le duc d'Orléans, depuis roi de France sous le nom de Louis XII, leur donna pour lors son palais, situé près de l'église Saint-Eustache, pour en faire un monastère. Sides statuts et les mit sous la règle mon, évêque de Paris, leur dressa de saint Augustin. On les obligea en 1550 de garder la clôture; et en 1572 elles furent transférées dans l'ancienne église de SaintMagloire, qu'elles ont occupée jusqu'à la révolution (1789).

TISSOT (S. A. D.), célèbre médecin suisse, s'acquit autant de renommée dans la pratique de son art que par son savoir dans la théorie. La bienfaisance et les vertus privées rehaussoient en lui l'éclat des talens. Il est mort à Lausanne le 15 juin 1797, à 70 ans. On a réuni ses OEuvres en 10 vol. in-12. On distingue, I. Avis au Peuple sur sa santé, in-12. II. Avis aux gens de lettres sur le méme objet. III. L'Onanisme, in-12. La troisième édis

tion, faite à Lausanne en 1765 est la plus complète. IV. Traité de l'Inoculation. C'est l'un des meilleur adressoit; et vers l'an 63 de

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leurs sur cette matière. V. Gymnastique médicinale et chirurgicale, 1780, in-12. VI. Traité des Nerfs et de leurs maladies 1782, 4 vol. in-12. VIII. Traités sur différens objets de médecine, 1769, 2 vol. in-12. Cet ouvrage écrit en latin a été traduit en français. VIII. Tissot a publié une édition des OEuvres de Morgagni, avec des notes estimées; elle parut en 1779 en 3 volumes in-4°. Il fut associé de l'académie médico-physique de Bâle, de la société royale de Londres et de celle de Berne.

TITAN (Mythol.), fils du Ciel et de Vesta. (Voyez SaTURNE.) Ses enfans étoient des géans qu'on appeloit aussi Titans, du nom de leur père. Ils escaladèrent le ciel et voulurent

détrôner Jupiter, qui les précipita avec la foudre. Le roi de Danemarck possède un beau tableau du Guide, représentant la chute des Titans.

I. TITE, disciple de saint Paul, Grec et Gentil, fut converti par cet apôtre, à qui il servit de secrétaire et d'interprète. Il le mena avec lui au concile de Jérusalem, et l'apôtre ne voulut point que Tite se fit circoncire, pour marquer que la circoncision n'étoit point nécessaire, quoique dans la suite il fit circoncire Timothée en l'envoyant à Jérusalem, parce que les Juifs l'auroient regardé sans cette précaution comme impur et comme profane. Saint Paul l'envoya depuis à Corinthe pour calmer les disputes qui partageoient cette Église; et Tite alla ensuite le joindre en Macédoine pour lui rendre compte de sa négociation. Peu

après il porta aux Corinthiens la deuxième lettre que saint Paul

J. C., l'apôtre l'ayant établi évêque de l'île de Crète, il lui écrivit l'année suivante, de Macédoine, une lettre dans laquelle il expose les devoirs du ministère sacré. Cette lettre, qui est la règle de la conduite des évèques, peut être regardée comme le tableau de la vie de saint Tite, dont la plupart des actions nous sont inconnues. Tite mourut dans l'île de Crète, fort âgé.

II. TITE, auteur ecclésiastique du 4 siècle, après avoir passé par tous les degrés de la hiérarchie, s'éleva par son mérite à l'évêché de Bostre dans l'Ara

bie. La Bibliothèque des Pères

nous offre de cet auteur un Traité contre les Manichéens.

III. TITE (Titus Vespasianus), né le 30 décembre, l'an 40 de J. C., étoit fils de Vespasien, Domitilla. Il servit avec distincson prédécesseur, et de Flavia tion sous son père, qui, ayant été reconnu empereur l'an 69 de J. C., l'envoya continuer le siége de Jérusalem, dont il n'avoit pu se rendre maître. La pâque approchoit, et un peuple innombrable s'y étoit rendu pour cette solennité. Le peu de vivres qu'il y avoit dans la ville fut bientôt consommé ; et quoique la famine augmentât tous les jours, de faux prophètes apostés par les chefs des séditieux qui gouvernoient les assiégés, leur annonçoient une prompte délivrance. Leur obstination croissoit avec leur misère qui étoit extrême. On vit une mère manger son propre fils. Titus ayant appris cette horreur, n'en fut que plus ardent à poursuivre le siége. Après de longs

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