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TENDE (Gaspard de), petit

de Tende et gouverneur de Provence, servit avec distinction en France dans le régiment d'Aumont. Il fit ensuite deux voyages de connoissance des affaires. On en Pologne, où il acquit beaucoup a de lui, I. Un Traité de la Traduction, sous le nom de l'Estang, in-8°. II. Relation historique de Pologne, contenant le pouvoir de

ses rois, leur élection et leur cou

noblesse ; la religion, les mœurs des Polonais, etc., sous le nom de Haute ville, in-12. Ces deux ouvrages eurent du succès. L'auteur 11 descendoit de René de Savoie mourut à Paris en 1697, à 79 ans. et de Villars, comte de Tende, fils naturel de Philippe duc de

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beaucoup connue, et qui a révélé | de ses lettres, qui se trouve dans avec assez peu de ménagement les la collection de celles de plutorts de sa conduite, a parlé de sieurs femmes illustres, publiées son caractère avec plus d'égards: | il y a quelque temps à Paris. il assure qu'elle étoit fort serviable, et amie vive autant qu'enne-fils de Claude de Savoie, comte mie déclarée. La vivacité de son amitié a été prouvée par plusieurs traits. Lorsque l'esprit des lois parut, elle en prit un nombre considérable d'exemplaires, dout elle fit des présens, et par-là elle donna la première impulsion au succès d'un chef-d'oeuvre dont notre frivolité auroit peut-être long-temps méconnu le mérite. Nous avons de madame de Tenein, I. Le Siége de Calais, in-12. C'est un roman écrit avec délica-ronnement, les priviléges de la tesse, et plein de pensées fines. Certaines idées d'une licence enveloppée ; des portraits aimables de l'un et de l'autre sexe, mais qui auroient dû être plus contrastés; de la tendresse dans les expressions; le ton de la bonne compagnie : voilà ce qui en fit le Savoie. Le comte de Tende s'attasuccès. On ferma les yeux sur ses défauts, sur la multitude des épi-maître de France. Il mourut des cha à François Ier, qui le fit grandsodes et des personnages, sur la complication des événemens, la plupart peu vraisemblables; enfin, sur la conduite peu judicieuse de ce roman. II. Mémoires de Com minges, in-12, dont le fonds est touchant, quoique mêlé d'invraisemblances, et qui sont encore meilleurs la forme. pour Pont-de-Vesle, son neveu, part à cet ouvrage, ainsi qu'au précédent. III. Les Malheurs de l'Amour, 2 vol. in-12, roman intéressant, dans lequel on a prétendu qu'elle traçoit sa propre histoire. IV. Les Anecdotes d'Edouard II, in-12, 1776; ouvrage posthume. On a recueilli toutes ses œuvres en 1786, à Paris, 7 vol. petit in-12, précédées d'une Notice sur sa vie et ses écrits. On

eut

a donné, en 180..., un recueil

blessures qu'il avoit reçues à la funeste journée de Pavie en 1525. Il eut d'Anne Lascaris, comtesse de Tende, sa femme, Honorat, maréchal de France et pourvu de la charge d'amiral en 1572, qui mourut en 1580, laissant une fille, mariée au duc de Mayenne. Son frère Claude, gouverneur de Provence, mort en 1566, eut un fils légitime, Honorat, mort en 1572, et un fils naturel, Annibal qui seret qui fut père de celui qui fait vit dans les troupes de France, l'objet de cet article.

,

TENES ou TENNES. (Myth.), fils de Cycnus. Philonomé seconde femme de son père, ayant conçu pour Tenes son beau fils, une passion criminelle, et n'ayant pu l'engager à y répondre, Tac

eusa près de son mari d'avoir voulu lui faire violence. Tenès fut exposé dans un coffre sur la mer avec sa sœur Hemithée, qui ne voulut jamais l'abandonner. Le coffre aborda dans l'île de Leucophrys, qui de Tenès prit le nom de Tenedos. Tenès y régna, et y établit des lois très-sévères, telle qu'étoit celle qui condamnoit les aldultères à perdre la tête; lois qu'il fit observer en la personne de son propre fils. Tenès fut tué par Achille avec son père Cycnus, pendant la guerre de Troie; et après sa mort il fut honoré comme un Dieu dans l'île de Ténédos.

I. TENIERS, dit le Vieux (David) peintre, né à Anvers en 1582, mort dans la même ville en 1649, apprit les principes de la peinture sous Rubens. Le désir de voyager le fit sortir de cette école, et il alla à Rome où il demeura dix années, et où il imita la manière d'Elzheimer son ami. Ce peintre a travaillé en Italie dans le grand et dans le petit. a peint dans le goût de ses deux maîtres; mais à son retour à Anvers, il prit pour sujets de ses tableaux des buveurs, des chimistes et des paysans, qu'il rendit avec beaucoup de vérité.

grand homme qu'il s'étoit proposé pour modèle. Sa mémoire prodigieuse lui retraçoit les objets qui l'avoient frappé une seule fois. Sur de simples croquis, avec un trait léger et spirituel, il avoit l'art de rendre ce que les autres n'obtiennent qu'avec un travail long et pénible. Peu de peintres se sont montrés plus fidèles imitateurs de la nature que Téniers. Personne ne l'a surpassé pour la finesse de la touche et la belle transparence du coloris. Qui mieux que Téniers a su donner à chaque objet cette teinte et cette naïveté qui leur est propre? Quel peintre fut jamais plus original, et eut en partage plus de talens à la fois? Sa main légère sembloit se jouer de son art, et n'effleurer que la toile où des scènes charmantes venoient se placer sans effort; par-tout on aperçoit le fond de l'impression; une simple couche, un léger glacis et des touches piquantes produisent tout l'effet de ses tableaux les

plus finis. On lui reproche d'avoir fait des figures trop courtes. Ancun peintre n'a plus produit que Teniers. Toute l'Europe est remplie de son nom et de ses tableaux; c'est à cause de cette prodigieuse facilité que les amateurs ont nomII. TENIERS le jeune (Da-mé proverbialement la plupart vid), fils da précédent, et son de ses petits tableaux des aprèsélève, né à Anvers en 1610, sursouper de Téniers. Les sujets passa son père par son goût et ses ordinaires de ses tableaux, sont talens. Peu de peintres de la Flan- des scènes réjouissantes. Il a redre ont fait plus d'honneur à cette présenté des Buveurs, des Chiécole, si l'on en excepte Rubens et mistes, des Noces et des Fêtes Van Dyck. Ce fut dans les ouvra- de village, plusieurs Tentations ges du premier de ces peintres de saint Antoine, des Corps-de. que Téniers puisa cette vérité, Garde, etc. Il passa une partie cette fraîcheur de couleurs dont de sa vie à Auvers, chéri et le prince de l'école flamande sem; estimé comme un homme exble lui avoir laissé le secret. C'est traordinaire. La fortune sourit à Rubens en petit: même esprit, ses talens, et Téniers, par sa conmême vigueur; mais il eut plus duite et la douceur de ses mœurs, d'eutente du clair-obscur que le s'ouvrit un libre accès chez les 1

1. 1.

portrait d'un homme de robe, et sa dernière parole fut une plaisanterie. « J'ai brûlé ma dernière dent pour peindre mon procureur, dit-il alors, par allusion au noir d'ivoire en usage dans la peinture. Les tableaux de Téniers sont remarquables par une grande variété de composition, par une abondance sans confusion, par des attitudes vraies, sans manière, toutes puisées dans la nature et par une certaine tournure originale qui n'appartient qu'à lui seul. Aucun genre de peinture ne

grands. Honoré et considéré de | Sa retraite devint une cour, où la plupart des peintres ses con- se rassembloit toute la noblesse temporains, ils le nommerent di- du pays. Don Juan d'Autriche recteur de l'académie de cette venoit souvent loger chez Téniers, ville. L'atelier du peintre des fêtes et se mit au nombre de ses élèves. de village devint dès lors le Appelé dans la suite à la cour de rendez-vous de tout ce qu'il y Bruxelles, Téniers y parvint à avoit de plus distingué dans tou une extrême vieillesse, sans perla Flandre. L'archiduc Léopold-dre un instant son humeur joviale Guillaume le fit gentilhomme de et badine. La mort le trouva le sa chambre, et lui donna son por-pinceau à la main; il terminoit le trait enrichi de diamans. La reine Christine de Suède lui fit un semblable présent. Le roi d'Espagne faisoit un si grand cas de Téniers, qu'il fit bâtir une galerie à l'Escurial, uniquement destinée aux tableaux de ce peintre. Louis XIV cependant n'aimoit point son genre de peinture. On avoit un jour orné sa chambre de plusieurs tableaux de Téniers; mais aussitôt que ce prince les vit: «Qu'on m'ôte, dit-il, ces magots de devant les yeux. Il quitta ensuite Anvers, et habita un château au village de Ferch, entre cette ville et Ma-fut étranger à Téniers: batailles, lines, pour éviter le grand monde, marches d'armées, animaux, mase livrer avec plus d'aisance à rine, tout recevoit une nouvelle vie son goût, et saisir le naturel des sous la main de cet habile peintre. paysans, parmi lesquels ou le Téniers avoit formé une belle coltrouvoit toujours. Il les dessi-lection de tableaux de différentes noit en se mêlant à leurs jeux; et sa mémoire lui retraçoit ensuite les scènes entières dont il avoit été et l'acteur et le témoin. Sa grande vivacité ne lui permettant pas de s'appésantir sur ses études, c'étoit le piuceau à la main qu'il terminoit, avec tant de goût, ce qu'il avoit observé. Ses tableaux sont en si grand nombre, qu'il disoit, en plaisantant : « Pour rassembler tous mes ouvrages, ilgentin, qui n'est point un gris faudroit une galerie de deux lieues de longueur. »>Téniers,en quittant Anvers, crut se soustraire à l'affluence de ses admirateurs; mais la renommée, inséparable d'un si grand mérite, lui attira un concours encore plus considérable.

écoles, mais sur-tout de l'école vénitienne, dont il admiroit la couleur. On sait que c'est particulièrement dans cette partie de l'art qu'il s'est rendu recommandable. Quelques amateurs lui ont reproché d'avoir affecté, dans quelques-uns de ses tableaux, une couleur grisâtre; mais ce reproche est peut-être un mérite de plus dans Téniers; et ce gris ar

fade, donne souvent à ses tableaux un certain vague qui plaît et rafraîchit l'oeil. Téniers termina ses jours à Bruxelles en 1694. On a beaucoup gravé ďaprès les ouvrages de ce peintre; il a lui-même gravé plusieurs de

ses morceaux; entre autres un

Vieillard et une Fête de village.

* TENISON (Thomas), célèbre prélat anglais, né en 1636 à Cottenham, au comté de Cam brige, mort en 1715, fut nommé, en 1680, au rectorat de SaintMartin-des-Champs, et en 1689, à l'archidiaconat de Londres. Il fat un des plus zélés défenseurs de la cause des protestans sous le règne de Jacques II, en 1691. Le roi Guillaume lui donna l'évêché de Lincoln, et en 1694 l'archevêché de Cantorbéry. On a de ce prélat, 1. quelques Sermons. II. Des Traités contre le papisme, et il a publié des fragmens du chancelier Bacon, I vol. in8o. Il a fondé une bibliothèque et une école dans son rectorat de Saint.-Martin-des-Champs.

TENIVELLI (N.), savant Piémontais, auteur de divers ouvrages historiques, et entre autres de l'Histoire de l'Académie de Turin, qui possédoit dans son sein Beccaria, Alfiéri, Denina, Im Grange, etc. Tenivelli, accusé d'avoir favorisé des principes d'insurrection dans les états du roi de Sardaigne, fut fusillé en 1796.

rap

TEN-KATE (Lambert), né à Amsterdam en 1647, et mort en 1731 , peut être regardé comme le meilleur des grammairiens et des étymologistes hollandais. Il s'est attaché à prouver les ports de cette langue avec celle des Goths, des Francs, des Saxons; et il en a dérivé des principes nouveaux pour sa plus parfaite intelligence et la régularité de sa construction. Son principal ouvrage en ce genre est une Introduction à la connoissance de la langue hollandaise, en 2 vol. i-4o, Amsterdam, 1723. Il n'é

toit pas étranger à d'autres connoissances; celles de la religion naturelle et de la philosophie morale avoient pour lui un attrait particulier. Il a traduit de l'anglais un livre du Dr. Cheyne, intitulé: La connoissance du Créateur par ses ouvrages; du français, le traité de Mornay sur la Manière de bien vivre et de bien mourir; du grec, celui de Pléthon sur les quatre Vertus cardinales. Sa dernière production fut une Vie de Jésus-Christ, qui n'a vu le jour qu'un an après sa mort, en 1732.

*TENNEUR (Jacques-Alexandre le), en latin Tenneurius savant conseiller à la cour des aides de Bordeaux, où il est mort le 29 janvier 1661, âgé de 56 ans, étoit né à Paris; il est auteur d'un ouvrage intitulé Traité des Quantités incommensurables, où sont décidées plubres rationaux et irrationaux; sieurs belles Questions des Nomles erreurs de Stevin réfutées, et le dixième livre d'Euclide, illustré de nouvelles Démonstrations plus faciles et plus succinctes que les ordinaires, et réduit à 62 Propositions, avec un Discours de la manière d'expliquer les sciences en françois, dédié à messieurs de l'académie française, Paris, 1640, in-4°. (V, L'Histoire de l'Académie Française, par Pelisson, édition de d'Olivet, 1730, in-12, tome Ier, page 182. Il a encore publié deux ouvrages contre Chifflet, le 1er De Sacra Ampulla Rhemensi Tractatus, 1652, in-4°. II. Veritas vindicata adversùs Vendicias Hispanicas, 1651, in-folio. Les voyages, les belles-lettres, l'histoire et les mathématiques, faisoient les plus agréables delassemens de Le Tenneur.

*TENNULIUS (Samuel) ou | Ten-Uil, bon humaniste hollandais du 17e siècle, a donné avec beaucoup de soin le fragment de Stephanus sur Dodone, d'après un ancien manuscrit de la bibliothè

que de Seguier, Amsterdam, 1669:

on lui doit encore des notes sur Frontin, Jamblique, etc.

* TENQUES (Jérôme), docteur en médecine, et professeur de la faculté de Montpellier, né à Martigues en Provence, et mort en 1687, a publié Instrumenta curationis morborum deprompta ex pharmacia galenica et chymica, etc., Lugduni, 1683, 1687, 1713 et 1755, in-12.

TENTIGNAC (Arnaud de), troubadour du 12° siècle, fat renommé par ses Chansons, dont Crescimbeni et Nostradamus ont donné des notices.

fameux médecin allemand du 17
+ I. TENTZELIUS (André),
siècle, publia un Traité curieux,
dans lequel il décrit fort au long,
non-seulement la matière des
Momies, leur vertu et leurs pro-
priétés, mais aussi la manière de
les compter et de s'en servir dans
les maladies. On a encore de lui
un traité de Medicina diastaticá,
terme employé par certains au-
teurs, comme synonyme de me-
dicina magnetica. On y trouve
des idées Mesmer
que
renouveler de nos jours.
a voulu

* TEN-RHYNE (Guillaume), docteur en médecine, né à Deventer dans l'Over-Yssel, qui viII. TENTZELIUS (Guillaumevoit dans le 17e siècle, fut quel- Ernest), né à Arnstadt en Thuque temps médecin de la Com-ringe en 1659, et mort en 1707, pagnie des Indes à Batavia, et étoit un homme entièrement lipublia à son retour: Meditatio- vré à l'étude et à la littérature, nes in magni Hippocratis textum et qui se consoloit par elles des 24 de veteri medicina, Lugduni rigueurs de la fortune. Quoiqu'il Batavorum, 1672, in-12. Ex- fût pauvre, il parnt toujours cerpta ex observationibus de content de son sort. On a de lui fructice Thée Japonicis, etc., un grand nombre d'ouvrages, Gedani, 1678, in-fol. Dissertatio parmi lesquels on distingue, I. de Arthritide; De chymid et bo-Saxonia numismatica, tanica; De monstris. De Physio-in-4°, 4 volumes, en latin et en gnomia, Lugduni, 1783, in-8°.

1707,

allemand. II. Supplementum Historiæ Gothane, 1701 et 1716, 5 volumes in-4°. Il y a beaucoup d'érudition dans ces deux livres; mais l'auteur n'a pas l'art d'être précis et de ne choisir que l'utile.

*TENSINI (François), né à Crème, fut ingénieur, capitaine et lieutenant-genéral de l'artillerie du duc de Bavière, du roi d'Espagne, et de l'empereur Ro-Voyez SCHEELSTRATE. dolphe 11. A 17 ans il se trouva aux guerres de Flandre, de Juliers, d'Alsace, de Bohème, de Piémont et de Frioul Il assista à dix-huit siéges et à plusieurs batailes. On a de lui un Traité d'architecture militaire, sous ce titre Fortifications et défense des forteresses, Venise, 1024 et 1655, in-folio, avec figures.

TERAMO (Jacques de). Voy. PALLADINO.

TERBURG (Gerard), peintre, né en 1608, à Zwol dans la province d'Over-Yssel, mort à Deventer en 1681, voyagea dans les royaumes les plus lorissans de l'Europe. Le congres pour la paix, qui se tenoit à Munster,

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