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l'attira en cette ville, où son mérite le produisit auprès des ministres. On le chargea de plu-jet qu'on avoit formé de remettre

dant le cours de cette mission, Tercier fut employé pour le pro

Stanislas sur le trône. Son adresse et son habileté politique se déployèrent dans cette occasion. Stanislas fut réélu. Les soins de Tercier contribuèrent à faire traverser au monarque toute l'Allemagne, sans qu'il fût reconnu; mais les acclamations et la joie véritable du peuple polonais au

sieurs tableaux, qui ajoutèrent à sa fortune et à sa réputation. L'ambassadeur d'Espagne, le comte de Pigoranda, l'emmena avec lui à Madrid, et Terburg y fit des ouvrages qui charinèrent le roi et toute la cour. Ce maître reçut de riches présens et fut fait chevalier. Londres, Paris, Deventer, lui fournirent de nouvel-retour de son roi, n'empêchèrent les occasions de se signaler. Sa réputation, et sur-tout sa probité et son esprit, le firent choisir pour être un des principaux magistrats de cette dernière ville. Terburg consultoit toujours la nature. sa touche est précieuse et finie. On ne peut porter plus loin que ce peintre l'intelligence du clair-obscur. On lui reproche quelques attitudes roides et contraintes. Les sujets qu'il a traités sont, pour l'ordinaire, des Bambochades et des Galanteries; il excelloit encore à peindre le portrait, les habillemens, et sur-tout le satin blanc qu'il ai- | moit à représenter dans tous şes tableaux.

+ TERCIER (Jean-Pierre), né en Suisse au canton de Fribourg, en 1704, mort subitement en 1766, s'appliqua d'abord à l'étude du droit, et fut premier commis des affaires étrangères; se consacrant ensuite à l'étude des langnes, il parvint à savoir parfaitement le latin, le grec, l'arabe, le turc, l'allemand, le polonais, l'italien, l'espagnol et l'anglais. Il fut membre de l'académie des belles-lettres de Paris, et censeur royal. Lorsque le marquis de Monti fut envoyé en Pologne par le roi de France, Tercier fut nommé secrétaire de cette ambassade. Frédéric Auguste étant mort pen

pas qu'il ne fût contraint de sor-
tir de sa capitale. Stanislas, ne
pouvant lutter contre les efforts
de la Russie et de l'empire,
abandonna totalement ses états.
Ce fut encore Tercier qui lui pro-
cura des moyens d'évasion
et qui assura sa fuite. Le zélé
serviteur étant tombé dans les
mains du général Munich, après
la prise de Dantzick, en fut très-
maltraité, jeté dans une prison,
et n'obtint que très-difficilement
la liberté de passer en France.
Stanislas, qui se retira dans ce
pays, et sa fille, qui fut reine de
France, n'oublierent jamais les
services que le roi de Pologne
avoit reçus de Tercier, et ces au-
gustes protecteurs manifestoient
la volonté de porter sa fortune au-
delà de ses désirs. Mais un mal-
heur ou un imprudence le fit tom-
ber dans leur disgrace. Comme
il étoit censeur royal,
le trop
meux livre de l'Esprit fut envoyé
à sa censure: et soit que Tercier
s'en fût reposé sur un autre, ou
que, par un excès de confiance
dans l'auteur, il se fût dispensé
d'un examen approfondi, il ap-
prouva cet ouvrage, et perdit la
protection du roi et de la reine. Il
supporta sans se plaindre cette
disgrace, qui ne lui enleva pas
l'estime des gens de bien. Tercier
a composé, pour l'instruction du
dauphin, un ouvrage intitulé:

fa

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« Ce poète, dit-elle, a beaucoup plus d'art, mais il me semble que l'autre a plus d'esprit. Térence fait beaucoup plus parler qu'agir; l'autre fait plus agir que parler: et c'est le véritable caractère de la comédie, qui est beaucoup plus dans l'action que dans le discours. Cette vivacité me paroît donner encore un grand avantage à Plaute; c'est que ses intrigues sont bien variées, et ont toujours quelque chose qui surprend agréablement: au lieu que le théâtre

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Comica, ut aquato virtus polleret honore! Cum Gracis, neque in hac despectus parte jaceres!

† TÉRENCE (Publius Terentius Afer), né à Carthage l'an 186 avant J. C., fut enlevé par les Numides dans les courses qu'ils faisoient sur les terres des Carthaginois. Il fut vendu à Terentius Læcanus, senateur rómain, qui le fit éléver avec beaucoup de soin, et l'affranchit fort jeune. Ce sénateur ri donna le nom de Térence, suivant la cou-semble languir quelquefois dans tume qui vouloit que l'affranchi Térence, à qui la vivacité de portât le nom du maître dont il l'action et les noeuds des incidens tenoit la liberté. Lælius et Sci- et des intrigues manquent manipion l'Africain, qui connurent festement. C'est le reproche que son talent, se lièrent étroitement lui avoit déjà fait César, dans avec lui. On les soupçonna mê- des vers, où il s'exprime ainsi, me d'avoir travaillé à ses comé- en s'adressant à Térence: dies; en effet, ils pouvoient donTu quoque et in summis, ô dimidiate Menander ner lieu à ce soupçon, par leur Poneris, et meritè, puris sermonis amator. rare mérite, par la finesse de Lenibus atque utinam scriptis adjunct a foret vis leur esprit, et la délicatesse exquise de leur goût. Nous avons SIX Comédies de Térence; on admire dans ce poète l'art avec lequel il a su peindre les mœurs et rendre la nature. Rien de plus simple et de plus naturel que son style; rien, en même temps, de plus élégant et de plus ingénieux; Velleius Paterculus dit de ce poète que l'on vit briller dans ses écrits toutes les graces de l'urbanité romaine ; Per quem dulces latini leporis facetiæ nituerunt. De tous les auteurs latins, c'est celu: qui a le plus approché de l'atticisme c'est-à-dire de ce qu'il y a de plus délicat et de plus fin chez les Grecs, soit dans le tour des pensées, soit dans le choix. de l'expression; mais on lui reproche de n'avoir été le plus souvent que leur traducteur. Madame Dacier trouvoit Plaute plus original, et le mettoit à bien des égards au-dessus de Térence.

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Unum huc mucoror, et doleo tibi dersse,

Terenti.

« Toi aussi, demi-Ménandre, tú es mis au nombre des plus grands poètes, et avec raison, pour la pureté de ton style. Eh! piût aux Dieux que la douceur de ton langage iût accompagnée de la force comique; afin que ton mérite fût égal à celui des Grees, et qu'en cela tu ne fusses pas fort au-dessous des autres! Mais c'est ce qui te manque, Térence, et c'est ce qui fait ma douleur. » Mais s'il est inférieur à Plaute pour la vivacité de l'intrigue et l'enjouement du dialogue, il a bien plus de décence, de noblesse et de goût. Ses caractères sont plus vrais, ses peintures de mœurs plus fidèles. il rend beaucoup mieux la nature, et attache bien davantage par le grand fond

|

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zevir, 1635, in-12. (A l'édition
originale, la page 104 est cotée
108.)- Au Louvre, 1642, in-fol.
Ad usum Delphini, 1671, in-
4°.-Cum notis Variorum, 1686,
in-8°.
Cambridge, 1701, in-
4. Londres, 1724, in -4°. —

Urbin, 1736, in- fol. figures.
Londres, Sandby, 1751, 2 vol.
in-8°, figures. Celle de Birmin-
gham, Baskerville, 1772, in-4°.,
est d'une grande beauté. Brunck
en a soigné une édition superbe,
publiée à Bâle chez Decker
imprimée sur papier velin, in-4°.,
avec des caractères de Jacob. Il
n'en a été tiré que 250 exemplaires
et 3 sur velin, ( 1747. ) Madame
Dacier en donna, en 1717, une
belle édition latine, avec sa Tra-
duction française et des Notes,
en 3 vol. in-8°. L'abbé Le Mon-
nier en a publié une nouvelle
traduction, 1771, 3 vol. in-8°.
et 3 vol. in-12, qui a eu. du
succès. On conserve dans la bi-

et

d'intérêt qui domine dans ses pièces. S'il n'égave pas ses lecteurs par cette foule de bons mots que Plaute répand avec profusion, et qui souvent, au jugement d'Horace, sont assez insipides, il sait les dédommager par la justesse et la solidité des pensées, la delicatesse des sentimens, la douceur des images; par ce moelleux et cette suavité de style qui fait éprouver un plaisir toujours nouveau dans la lecture de ses comédies. La première fois qu'on entendit prononcer à Rome, sur la scène, ce beau vers : Homo sum, humani nil à me alienum puto; il s'éleva, dit St. Augustin, dans l'amphithéâtre un applaudissement universel: il ne se trouva pas un seul homme, dans une assemblée si nombreuse, composée des Romains et des envoyés de toutes les nations déjà soumises ou alliées à leur empire, qui ne parût sensible à ce cribliothèque du Vatican, une ande la nature. Térence sortit de tique copie de Térence, faite du Rome n'ayant pas encore 35 ans; temps d'Alexandre Sévère et par on ne le vit plus depuis. Il mouson ordre. rut, selon la plus commune opinion, vers 159 avant J. C., à Stympale, ville de l'Arcadie. Il s'étoit, dit-on, amusé dans sa retraite à truduire les Pièces de Ménandre, et à en composer de son propre fonds, et l'on ajoute que ce fut la douleur d'avoir per du ces différentes pièces, qui lui causa la mort. D'autres prétendent qu'il périt sur mer en passant de Grèce en Italie. Il n'eut qu'une fille qui fut mariée après sa mort à un chevalier Romain. (Voyez APOLLINAIRE, n° 1, et MENAGE.) Nous avons une Vie de Térence, écrite par Suétone. Les éditions le plus recherchées des 6 Comedies de ce poète sont les suiyautes: De Milan, 1470, in-fol. -Venise, 14712 ¡n - foi. — El

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* II. TÉRENCE ( Jean ), jésuite allemand du 17° sièclea laissé, I. Rerum naturalium novæ Hispanic thesaurus, sive plantarum, animalium, mineralium lium ex regno Sinarum ad matheRome, 1651, in-fol. II. Epistomuticos Europaeos.

* III. TÉRENCE , peintre d'Urbin, et célèbre faussaire en peinture, vendit un grand nombre de ses tableaux, pour des productions de l'antiquité. Voulant en agir de même à l'égard du cardinal Peretti, neveu de SexteQuint, il lui donna un de ses ouvrages qu'il fit passer pour un Raphaël. Mais sa forerie fut decouverte, et on le chassa de la cour. Il mourut encore jeune

en 1616. Cinq églises de Rome sont décorées de tableaux qu'il a peints.

Gymnasium Chaldaïcum, 1664, in-12.

* TERENZONI (Jean - An

TERENTIA, femme de Ci-toine ), docteur en médecine, céron. D'une humeur brus

mort vers le milieu du 18° siècle, professa plus de 30 ans dans l'université de Pise. Il a laissé : Exercitationes Physico-medica, Lucca, 1708, in-8°. De Morbis uteri, ibidem, 1715, in-8°.

*TERILLUS (Dominique), médecin de Venise, a mis au jour : De Vesicantium recto usu ac utilitatibus,etc., Venetiis, 1607,

que, impérieuse et prodigue, elle obligea son époux de la répudier: son nom, ses grandes richesses, et une sœur vestale, prouvent qu'elle devoit être d'une grande maison. Cicéron ayant été obligé de lui rendre sa dot, se trouva embarrassé; mais il aimoit mieux la paix que l'argent. Il avoit veçu plus de 30 ans avec elle, et en avoit eu deux enfans.in-4°. De Causis mortis repenTérentia épousa en secondes noees Salluste, l'ennemi de Cicéron, dont il vouloit savoir les secrets; Messala, en troisièmes noces ; et Vibius Rufus, consul Sous Tibère, en quatrièmes. Ce Vibius se vantoit d'avoir possédé deux choses qui avoient appartenu aux deux plus grands hommes de son temps, la femme de Cicéron, et la chaise sur laquelle César fut assassiné. Térentia vécut 103 ans selon Pline et Valère-Maxime.

,

* I. TERENTIANUS (Jules), de l'ordre de Saint-Angustin, né à Milan au commencement du 16 siècle, changea de religion: il fit imprimer quelques Sermons à Venise, et d'autres Opuscules sous le nom de Jérôme de Sa

vonne.

II. TERENTIANUS-MAURUS. Voyez MAURUS, n• III.

|

tinæ tractatus, 1617, in-4°. On a d'un autre médecin, nommé Dominique TERILLUS, De Generatione et Partu, Lugduni, 1578, in-8°.

TERME (Mythol. ). Divinité champs. Après que Saturne eut qui présidoit aux limites des quitté le Latium pour retourner

au ciel, le dieu Terme mit fin à toutes les querelles qui s'élevèrent sur les limites des terres. Lorsque les Dieux voulurent céder la place du Capitole à Jupiter, ils se retirèrent dans les environs par respect; mais le dieu Terme ne quitta point sa place. On le représentoit sous la forme d'une tuile ou d'une pierre carrée,

Voyez QUADRATUS DEUS) ou d'un pieu fiché dans la terre, ou enfin d'un Homme sans pieds et

sans mains.

* TERMINIO (Antoine ) * TÉRENTIUS (Jean Gérard), bon poète latin et italien, né à professeur de langue hébraï- Contursi dans le royaume de Naque à Franeker, né près de Leu- ples, vivoit dans le 16° siècle. Il warde vers 1630, mort fort pau- travailloit à finir l'Histoire de vre en 1677, a publié, I. Medi-Bonfadius; mais la mort l'emtationes Philologico - hebrææ, pêcha d'exécuter ce dessin. On a Franeker, 1654, in-12. II. Liber de lui diverses Poesies latines Jobi, chaldaicè, latinè et græ- imprimées en 1554, et qui se trou«è cum notis, 1662, in-4°. III. vent avec celies d'autres poètes.

* TERRAIL ( le marquis du), maréchal des camps et armées du roi, lieutenant général du Verdunois, mort le 12 juin 1770, âgé de 58 ans, s'est fait connoître dans la république des lettres par une tragédie intitulée La gus, qui parut en 1754. On a encore de lui, Le Masque, ou Anecdotes particulières du che| valier de* * *, Amsterdam, 1751, pa-in-8°, Londres, 1782, in-16.

TEROND (François), né à Dallerangne, dans les Cévennes, en mai 1639, et mort à La Haye le 19 avril 1720, est auteur d'un Essai d'une nouvelle traduction | des Psaumes en vers, avec quelques Cantiques, Amsterdam, 1715. Le spectateur anglais cite quelques morceaux de cette traduction. On rapporte queTérond, qui étoit refugié en Hollande, logeoit, à La Haye, en face du fais du statouder, depuis GuilJaume III, roi d'Angleterre. Il étoit obligé d'avoir de la lumière en plein jour dans sa chambre, parce qu'un arbre, qui étoit dans la cour du prince, interceptoit la clarté. Guillaume ayant remarqué cette lumiere, s'informa du motif qui engageoit Terond à l'avoir pendant le jour, et lorsqu'il le connut et qu'il apprit que Terond + I. TERRASSON ( André), étoit un refugié studieux et apprêtre de l'Oratoire fils aîné pliqué, il fit couper l'arbre qui Pincommodoit. On prétend que Terond fut chapelain de Guillaume III.

TERPANDRE. Voyez THER

PANDRE.

TERPSICHORE (Mythol.), l'une des neuf Muses, déesse de la musique et de la danse. On la représente sous la figure d'une jeune fille couronnée de guirlandes, tenant une harpe et entourée d'instrumens de musique.

TERRACA. V. LULLE, n° II,

* TERRACINA (Laure). dame de Naples, se distingua dans la poésie vers le milieu du 16e siècle. Aucun auteur ne fut aussi fécond. Un volume de ses Poésies a été publié à Venise en 1565. On a encore d'elle un Discours sur le commencement de tous les chants de l'Arioste, Vepise, 1580, in-8°.

* TERRANEAU (Laurent) médecin de Turin, né en 1678, et mort le 4 juin 1714, avoit de grandes connoissances en physique, et en anatomie. On a de lui, De glandulis universim et speTaurini ciatim, etc. in-8°

1721,

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, 1799, Lugduni Batavorum

in 8°.

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d'un conseiller en la sénéchaussée et présidial de Lyon, sa patrie, parut avec eclat dans la chaire. Il joignoit à une belle déclamation une figure agréable. Il prêcha le carême de 1717 devant le roi, puis à la cour de Lorraine, et ensuite deux carêmes dans l'église métropolitaine de Paris, et toujours avec succès. Son dernier carême dans cette cathédrale lui causa un épuisement dont il mourut le 25 avril 1723. On a de lui des Sermons, imprimés en 1726, et réimprimés en 1736, en 4 vol. in-12. Son éloquence est simple, noble, forte et naturelle. Il plaît point à plaire. d'autant plus, qu'il ne cherche

+ II TERRASSON (Jean) frère du précédent, né à Lyon en 1670, fut envoyé par son père à la maison de l'institution de l'Oratoire, à Paris. I quitta cette congrégation presque aussitôt qu'il y fut entré, il y rentra de

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