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En second lieu, on pourrait aussi confier l'agence exclusive de ses produits à une maison du pays. Par contre, il ne serait pas bon de confier sa représentation à plusieurs maisons en même temps.

MÉTHODES COMMERCIALES.

D'après une correspondance du Chili, le total des marchandises importées l'année dernière s'est élevé à une valeur de 131,438,204 piastres. La Grande-Bretagne et l'Allemagne figurent dans ces ventes pour une somme de 52,408,277 et 36,545,757 piastres respectivement et les importations de ces pays tendent à augmenter.

Les commerçants anglais et allemands se sont emparés du grand commerce du Chili, ont créé des maisons d'importation et d'exportation, ont coopéré aux industries et aux travaux publics nationaux; ont fondé des établissements de crédit pour s'aider entre eux, et, ce qui est d'une grande efficacité pour le développement général, ont prolongé leurs lignes de navigation jusque dans ces mers.

Des maisons anglaises et allemandes envoient tous les ans au Chili des missions spéciales, composées de bons ingénieurs, pour étudier sur place; sur leurs avis favorables, les négociants nouveaux vont s'y établir, soit dans le commerce, soit dans la zone salpêtrière pour exploiter le nitrate, soit dans le champ agricole, industriel ou minier, s'associant aux producteurs, fondant des établissements pour exploiter les métaux dans les centres miniers ou prenant directement part dans l'implantation de nouvelles industries, ouvrant enfin des agences dans les principales villes de la République pour vendre leurs marchandises et acheter des produits chiliens, les recevoir en consignation pour les revendre en Europe, etc.

Le mouvement des capitaux étrangers vers le Chili augmente chaque jour, parce que partout se font de nouvelles découvertes. Les gisements miniers continuent à appeler l'attention, le travail n'a pas encore atteint la majeure partie des ressources du pays et seulement 10 pour cent environ de la production agricole s'est développé jusqu'à ce jour. Quel champ immense et fécond pour l'action économique et industrielle des capitaux étrangers n'y a-t-il pas sur ces marchés?

Au lieu du petit négoce de comptoir sans horizon, l'ample et lucratif système des Allemands et des Anglais qui fondent des maisons d'importation et d'exportation mettent la main aux industries et aux travaux publics nationaux, fondent des établissements de crédit, établissent les lignes de navigation, étudient les nécessités du marché et aident avec leurs capitaux à la production du pays exerçant ainsi la légitime influence qui convient au commerce international, parce que, sous quelque forme que ce soit, l'échange exerce une vraie influence morale, rapproche les peuples entre eux et rend leurs intérêts solidaires. Presque toutes les maisons anglaises et allemandes fixées au Chili faisant le commerce en grand des nitrates ou s'occupant de l'exploita

tion des mines de cuivre, d'argent, d'or, de borax, de manganèse, etc., étaient, au début, des maisons d'importation, qui commencèrent par ouvrir, dans les principales villes du pays, des entrepôts pour écouler leurs marchandises et en même temps pour acheter des produits chiliens ou les recevoir en consignation pour leur vente en Europe.

COSTA RICA.

DÉCRET SUR L'INTRODUCTION ET LA SORTIE DU BÉTAIL.

Malgré ses immenses et magnifiques pâturages, la République de Costa Rica a dû importer en 1903, pour la consommation, 17,179 têtes de bétail du Nicaragua. Cette importation avait été seulement de 11,245 têtes en 1901 et de 14,587 têtes en 1902.

Pour tâcher de remédier à cette situation et en vue de développer l'élevage, le Gouvernement costaricien a rendu le décret suivant à la date du 26 juillet 1904:

"ARTICLE 1. Une prime de 5 colons (12 francs) est accordée pour l'introduction au Costa Rica de chaque tête de vache ayant de deux à six ans et apte pour la reproduction. Cette prime sera payée par le Trésor public.

"ART. 2. A partir de la publication de cette loi on payera un droit d'importation de 10 colons (24 francs) pour chaque tête de vache qui sortira du pays.

"Pour l'abatage de chaque vache importée dans les conditions auxquelles réfère l'article précédent, on payera 10 colons (24 francs) en faveur des fonds de l'instruction publique du district où se trouve l'animal, sans préjudice de satisfaire aux droits et impôts actuellement établis.

"ART. 3. Le pouvoir exécutif prendra les dispositions réglementaires nécessaires pour l'application de la présente loi."

MODIFICATIONS DOUANIÈRES.

I.-Décret No. 35, du 13 juillet 1904, approuvant la convention additionnelle conclue entre Costa-Rica et Honduras le 27 mai 1904, pour ce qui concerne les articles faisant l'objet d'un monopole ou prohibés.

["La Gaceta" du 27 juillet 1904.]

En vertu du présent décret, est approuvée la Convention additionnelle signée à Tegucigalpa le 27 mai 1904, dont la teneur est la suivante:

ARTICLE UNIQUE. La franchise de droits stipulés dans la clause XXII du traité conclu entre Costa-Rica et le Honduras le 28 septembre 1895 ne s'applique pas plus au tabac et à l'alcool ou ses com

posés qu'à aucun autre des articles actuellement monopolisés ou prohibés dans l'un des deux pays, alors même que, plus tard, un des deux Gouvernements en aurait permis le libre commerce.

II.-Décret du 15 août 1904, relatif à l'importation des meubles en bois.

["La Gaceta" du 17 août 1904.]

En vertu du présent décret, l'alinéa A de l'article 1o de la loi du 3 juillet 1902 est modifié comme suit:

"A. Meubles en bois ordinaire, uni ou ouvré, mais ni sculptés ni plaqués de bois fin, et sans glaces, alors même qu'ils auraient des parties travaillées au tour ou les sièges cannés, par kilogramme $0.25.

MODIFICATION DU TARIF DOUANIER DES MEUBLES.

Un décret, en date du 15 août 1904, dispose:

ARTICLE PREMIER. Le paragraphe A de l'article 1er de la loi du 3 juillet 1902 est remplacé par le suivant:

"A. Les meubles en bois ordinaire, lissé ou travaillé, à condition qu'ils n'aient pas de sculptures ni de placages de bois fin, ni de glaces et quoiqu'ils aient des parties tournées ou des fonds en rotin paieront 0.25 de colon le kilogramme (0.60 francs)."

CUBA.

VISA DES FACTURES CONSULAIRES.

Afin d'éviter les pénalités pour infraction à la loi consulaire, dans certains cas pouvant paraître douteux, aux personnes qui expédient des marchandises à cette République relativement au Consul qui doit viser la facture, soit par suite de la non-existence de ce fonctionnaire dans leur résidence, mais seulement dans le port d'embarquement, ou de leur non-existence dans le port d'embarquement, mais, seulement dans la localité où la vente des marchandises a été effectuée, ou bien, du manque de Consul dans les deux endroits, le Secrétariat des Finances de Cuba a décidé:

1o. La facture devra être certifiée au choix de l'expéditeur par le Consul cubain du lieu de vente ou d'origine de la marchandise ou par celui du port d'embarquement indistinctement, quand dans les deux endroits il se trouvera un Consul cubain;

2o. Au cas où il n'existerait pas de Consul cubain dans la localité où la vente s'est effectuée, la facture devra alors être visée par le Consul du port d'embarquement s'il en existe un ou réciproquement, s'il n'y en a pas au port d'embarquement, par le Consul du lieu de la vente;

3o. Les marchandises étrangères se trouvant dans les entrepôts officiels du port d'où elles doivent être embarquées à destination de Cuba et qui n'auront pas été achetées originairement dans le pays producteur par un commerçant de Cuba, seront assujetties au paiement des droits de visa consulaire à leur embarquement et envoi à Cuba si dans le port où s'effectue cet embarquement il se trouve un Consul.

LA RÉCOLTE DU SUCRE EN 1904.

["Moniteur Officiel du Commerce."]

La campagne sucrière cubaine peut être considérée comme terminée. On a commencé à couper vers la fin de décembre, la canne d'automne, ayant douze mois ou plus, et la roulaisin s'est poursuivie jusqu'en juin en s'alimentant des cannes poussées depuis la précédente récolte, un an plus tôt, suivant l'aménagement ordinaire des plantations. Toutefois, les travaux ont été contrariés, d'un côté, par le manque de bras, d'autre part, en raison de pluies précoces et surabondantes, des champs entiers n'ayant pu être touchés, et la canne, dès lors, condamnée à pourrir sur pied. De la sorte, il ne semble pas qu'on ait pu atteindre le rendement de 1,200,000 tonnes qu'on avait calculé comme probable cette année.

Voici, d'après la statistique des ports du 1er janvier au 30 juin l'évaluation actuelle de la récolte de 1904, en tonnes métriques de 1,000 kilogrammes:

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Le résultat apparent à ce jour, serait donc de 983,957 tonnes, supérieur de 9 pour cent au rendement de l'année dernière. On avait espéré une plus-value de 20 pour cent. Il est à penser que les résultats définitifs donneront des chiffres plus élevés: les pluies, qui ont entravé le transport de la canne, ont aussi entravé les expéditions du cristal sucré; d'un autre côté les prix ont tendance à monter et il est à croire que les planteurs, moins pressés, ont conservé de leur production pour bénéficier des cours qu'ils espèrent plus rémunérateurs durant l'arrièresaison, jusq'à l'entrée en ligne de la betterave.

Prix et rendements ont été bons; et, à en juger par l'extension des cultures de canne, surtout dans les provinces de la Havane, Matanzas et Santa-Clara, le planteur doit être satisfait. C'est évidemment le retour à la prospérité.

BUREAU INTERNATIONAL DES RÉPUBLIQUES AMÉRICAINES. 681.

EQUATEUR.

INDUSTRIE COTONNIÈRE.

C'est à M. SERAFIN S. WITHERS, Consul-général de l'Equateur aux Etats-Unis que l'on doit les renseignements suivants publiés dans "American Cotton Manufacturer" du 13 octobre 1904, au sujet de la valeur toujours croissante de l'industrie cotonnière dans la République de l'Equateur.

Ibarra, à l'extrême nord de la République, est le centre de la culture du coton. Dans cette partie du pays, les cotonniers atteignent jusqu'à six pieds de hauteur et le coton qu'ils produisent ressemble au coton de Sea Islands. Le coton qu'on y cultive est d'une très bonne qualité et dans les districts de Santa Elena, Morro et Chanday on a fait de très bonnes récoltes. Ce sont les Indiennes que l'on emploie comme main d'œuvre dans cette culture mais la surveillance est confiée à des inspecteurs de race blanche nés dans l'Equateur. On se sert de trains de voitures conduits par des mulets pour transporter le coton dans les filatures. Les cultivateurs au sud de l'Equateur ont l'avantage d'un chemin de fer procurant toutes les facilités pour le transport des marchandises jusqu'à Colta au nord, endroit qui est situé à 125 milles de Quito, capitale du pays. C'est près de cette ville à Chillo, que sont établies les plus grandes filatures de coton. On y fabrique un certain nombre de tissus de coton, tels que le piqué, la toile, les coutils et tissu pour doublures ressemblant au madras. Ces derniers tissus sont fabriqués spécialement pour l'usage des Indiens.

On emploie régulièrement dans une de ces fabriques 300 jeunes] Indiennes travaillant de 8 heures du matin à 4 heures de l'après-midi avec une heure pour déjeuner. Elles gagnent en moyenne un sucre par jour, ce qui équivaut à 50 cents environ en monnaie américaine. Cette filature est la plus importante du pays et c'est de New York que l'on fait venir toute la machinerie, faite d'après les derniers modèles. Les autres filatures ont des machines de fabrique anglaise, française et allemande. On fabrique aussi à Chillo et ailleurs des toiles de fil et des lainages. De plus, on y fabrique des tissus de fil pour costumes de dames, des étoffes de fantaisie, des cheviottes et autres tissus de laine pour hommes. Ces tissus constituent la plus grande partie de la production et les tailleurs de l'Equateur en font des robes et costumes.

Il a fallu vingt-cinq ans pour que l'industrie cotonnière arrive à un résultat aussi satisfaisant et c'est seulement dans les dix ou douze dernières années que les filatures ont été en activité constante, mais il n'y a pas de grèves pour retarder la manufacture de coton; les femmes et les jeunes filles indiennes étant sous tous les rapports des travailleuses modèles, ce qui contribue beaucoup au progrès de l'industrie. La consommation nationale ne laisse actuellement aucun surplus pour

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