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l'auteur dont j'indique ici l'ouvrage, l'a fait d'une manière franche et très-instructive. Cet ouvrage est fort rare en France. Il est à desirer que quelque écrivain laborieux et éclairé dans les matières économiques, nous en donne la traduction.

HISTOIRE de la Nouvelle-Espagne, conquise par Fernand Cortez, augmentée, avec d'autres documens et des notes, par l'illustre seigneur Don François-Antoine Lorenzano, archevêque de Mexico : (en espagnol) Historia de Nova-España conquesta por Fernand Cortez: aumentada, con otres documentos y notas, por illustr. señor D. Francisco An tonio Lorenzano, arzobispo de Mexico. 1770, in-fol.

ANCIENNE HISTOIRE du Mexique, tirée tant des meilleurs historiens espagnols que des manuscrits et des peintures antiques des Mexicains, divisée en dix livres, et enrichie de cartes géographiques, de diverses figures et de dissertations par D. François - Saverio Clavijero: (en italien) Istoria antica del Mexico, cavata dei migliori istorici spagnoli, e. da manuscritti, e pitture antiche degli Indiani, divisa in dieci libri, e corredata de carte geographiche e di varie figure, e dissertazioni. Céséne, 1780-1781, 4 vol. in-4°.

Cet ouvrage a été traduit en anglais, tions, sous le titre suivant :

avec des augmenta

HISTOIRE du Mexique, à laquelle on a ajouté une dissertation critique sur le sol, les animaux et les habitans du Mexique; traduite de l'italien de François-Saverio Clavigero, par Charles Cullen : (en anglais) The History of Mexico, to which are added critical dissertation on the land, the animals

and inhabitants of Mexico; translated from italian of Francisco Saverio Clavigero by Ch. Cullen. Londres, 1787, 2 vol. in-4°.

Indépendamment des savantes recherches que renferme cet ouvrage sur l'histoire ancienne du Mexique, il procure beaucoup de lumières sur l'état actuel de ce pays, particulièrement en ce qui concerne son histoire naturelle; et c'est à ce dernier titre seulement qu'il doit entrer dans une Bibliothèque des Voyages. On y trouve des notions trèsinstructives sur les différentes chaînes des montagnes du Mexique et sur les volcans. On y voit que cette partie septentrionale de l'Amérique espagnole n'est pas plus affranchie que la partie méridionale des éruptions volcaniques, et des ravages qu'elles causent. Clavijero rapporte qu'en 1760, une petite colline près du village de Guacana se volcanisa, vomit des matières embrasées jusqu'en 1766, et que les cendres en furent portées jusqu'à cent soixante milles. Une éruption de l'ancien volcan de Guatimala, accompagnée d'un violent tremblement de terre, détruisit cette ville en 1773. Beaucoup d'autres faits physiques, beaucoup d'autres observations sur l'histoire naturelle du Mexique, enrichissent l'ancienne histoire de cette contrée.

QUELQUES TRAITS caractéristiques des Indiens du Mexique (en allemand) Einige Characterzüge des Mexicanischen Indiens. (Insérés dans le Journal philosophique d'Eberhard, 1er cah.)

TRAITÉ de la culture du Nopal et de l'éducation de la Cochenille dans les colonies françaises de l'Amérique, précédé d'un Voyage à Guaxaca, par M. Thiery de Mononville, botaniste du Roi, auquel on a ajouté une préface, des notes et des observations relatives à la culture de la cochenille, avec des figures coloriées : le tout recueilli et publié par

le cercle des Philadelphes établi au Cap-Français, île et côte de Saint-Domingue. Paris, Delalain, 1789, 2 vol. in-8°.

Le desir de naturaliser dans les colonies françaises le nopal et la cochenille, porta Thiery, patriote aussi ardent que botaniste éclairé, à entreprendre le voyage du Mexique, seul moyen qui pût être employé pour enrichir la France et la botanique d'un arbrisseau et d'un insecte également précieux.

Les Mexicains distinguent deux espèces de cochenille, savoir, la sylvestre, qu'on recueille dans les bois, où l'insecte se nourrit sans doute indifféremment de toutes sortes de plantes, qui donne moins de teinture, et est regardée comme d'une qualité inférieure, et la mastéque ou cochenille fine, produit de l'insecte qui ne se nourrit que de feuilles de nopal, et que l'industrie des Mexicains multiplie par des procédés qui procurent jusqu'à trois récoltes par an. On conçoit aisément que les Mexicains, pour qui la vente exclusive de la cochenille fine est une brauche importante de commerce, sont extrêmement jaloux de ne pas la laisser passer à l'étranger, et qu'en conséquence la sortie du nopal et de la cochenille est sévèrement prohibée. Thiery couroit donc les plus grands dangers dans l'exécution du projet qu'il avoit formé de pénétrer jusqu'à Guaxaca, où se trouvent les plants de nopal les plus considérables du pays, d'enlever une quantité de ces plants avec de la graine ou semence de la cochenille, et de faire sortir le tout du Mexique. La narration des obstacles en tout genre qu'il eut à vaincre, est intéressante, non-seulement eu égard au but principal de son voyage, mais encore par les détails curieux où il est entré sur le sol et la culture des provinces du Mexique qu'il a traversées, et par les observations qu'il a faites sur leurs habitans.

Thiery, par exemple, a remarqué que dans la plaine de Theguacan dont le sol est une terre grise et argileuse qui, avant toute culture, a besoin d'être préparée par de longues

inondations, on se les procure avec l'eau de la rivière dont, avec beaucoup d'adresse, on sait ménager les pentes. Lorsque les blés paroissent souffrir de la sécheresse, on y remet encore l'eau, le seul engrais propre à cette nature de terres. Avec cette méthode, on se procure deux récoltes par an; l'une en mai, l'autre en septembre. Les blés, à la vérité, ne s'élèvent pas aussi haut que dans notre Beauce, mais ils sont passablement fourés, et l'épi est bien grainé. Spectateur de la moisson de ces grains, le voyageur observa qu'on en laissoit sur pied une grande quantité qui étoient encore verds, ce qui lui prouva qu'ils ne mûrissoient pas tous à la fois, et il fit cette même observation sur toute la

route.

Dans une autre partie du pays, Thiery remarqua que malgré l'indolence reprochée aux Espagnols, et sur-tout aux naturels du Mexique, il régnoit beaucoup d'émulation dans la culture, et que l'art de la taille et de la greffe étoit généralement pratiqué.

La comparaison que fait le voyageur des nègres, extrêmement nombreux au Mexique, avec les naturels du pays, est entièrement à l'avantage de ces derniers. Les premiers lui ont paru des êtres tout à la fois orgueilleux, emportés, vindicatifs, efféminés, làches et paresseux le Mexicain au contraire, est phlegmatique, doux, fidèle et laborieux.

Après avoir échappé à mille dangers, Thiery parvint à faire sortir, avec lui, du Mexique une quantité considérable de branches et de plants de nopal chargés de leurs précieux insectes, et des plants de cochenille-sylvestre. Il en périt beaucoup dans la traversée, mais il en sauva assez pour faire prospérer l'une et l'autre cochenille dans son jardin à Saint-Domingue. Sa mort précipitée et l'insouciance de l'administration firent perdre la cochenille fine, sur laquelle l'habile botaniste a laissé l'excellent traité qui est à la tête de son Voyage. Quant à la cochenille sylvestre, M. Brulé, colon à Saint-Domingue, étoit parvenu à la naturaliser sur son habitation. C'est avec cette cochenille que fut teinte, pour premier essai, la partie écarlate du

reur,

drapeau présenté à la Convention. On en a fait assez récemment un nouvel essai ; en teignant, avec cette même cochenille, pour le premier Consul, aujourd'hui l'Empeun habit fait avec la laine du troupeau de moutons de race espagnole élevés à Rambouillet le drap de cet habit est sorti de la manufacture de M. Ducretot. Cet emploi de matières précieuses, originaires toutes deux de l'Ancienne et de la Nouvelle-Espagne, a été couronné d'un plein succès.

Ici se termine la notice des relations sur le Mexique publiées jusqu'à présent. Le nombre n'en est pas bien considérable pour un pays si riche et si varié : on pourroit assigner plusieurs causes de cette espèce de pénurie.

SECTION III.

Descriptions des Antilles en général. Voyages faits dans ces iles.

S. I. Descriptions communes aux Grandes et PetitesAntilles. Voyages faits dans les unes et les autres de ces iles.

NAVIGATION de Henri May aux Indes occidentales, en 1591 et 1592, avec le retour de M. Lancaster par les îles de la Trinité, de Mona, de l'IsleEspagnole, des Bermudes et de Terre-Neuve : (en anglais) Henri May's Navigation to East-Indies 1591 and 1592, in his return with M. Lancaster by the isles of Trinidad, Mona, Hispaniola, the isles of Bermud and of Newfoundland, 1593. (Insérée dans la Collection de Hakluit, tome 1.)

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