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in tonde, manner of living. Londres, 1727, in-8°. HISTOIRE de la Jamaïque : (en anglais) History of Jamaïca. Londres, 1750, in-4°.

Cet ouvrage a été traduit sous le titre suivant:

HISTOIRE de la Jamaïque, traduite de l'anglais par M***, et ornée de six planches en taille-douce. Londres, Morse, 1751, 2 parties formant 1 vol.

in-12.

Cette relation est le fruit d'un séjour assez long de l'auteur à la Jamaïque. L'histoire de l'occupation de cette île par les Espagnols, de la conquête qu'en firent sur eux les Anglais, des établissemens que ceux-ci y formèrent, est précédée d'une description de l'île. Les rivières qui arrosent ses vallées fournissent une eau très-salubre, et nourrissent plusieurs excellentes espèces de poissons.

Les montagnes, très-multipliées dans l'île, sont fort boisées; elles ont l'inconvénient d'assurer une retraite inaccessible aux nègres insurgés et marrons qui en occupent le centre. L'auteur de la relation nous a donné l'historique de cette puissance si redoutable pour la colonie. L'origine en remonte à l'expulsion des Espagnols de la Jamaïque : elle est très-curieuse.

Ceux des nègres qui étoient restés fidèles à leurs anciens maîtres, se voyant en liberté par leur fuite, et craignant que les Anglais ne les punissent cruellement des pertes qu'ils leur avoient fait essuyer dans le cours de la guerre entre les deux nations, résolurent de se maintenir dans l'île. Ils tuèrent celui que les Espagnols avoient mis à leur tête, choisirent entre eux un chef pour les commander; et après avoir fait provisoirement quelques réglemens nécessaires pour conserver leur union, ils s'occupèrent d'assurer leur subsistance. Ils plantèrent dans les cantons les moins accessibles aux colons, du maïs, du cacao et d'autres plantes nourricières : ils trouvoient d'ailleurs des ressources de subsistance dans la chasse et dans les vivres qu'ils enle

voient sur les habitations. Doyley, qui commandoit dans l'ile, fit poursuivre vivement ces maraudeurs. On joignit plusieurs de leurs partis écartés du gros de la troupe, et on les tailla en pièces : au nombre des morts, se trouva le chef de ceux qui s'étoient opposés à ce qu'ils se soumissent à l'Angleterre. La plus grande partie des insurgés qui avoient survécu à cette défaite, offrirent de se soumettre, et furent reçus en grace. D'autres, en petit nombre, s'obstinèrent à se défendre. On employa contre eux les nègres de la colonie qui eurent la lâcheté de donner cette preuve de fidélité à leurs maîtres. Par cette méthode, le nombre des insurgés diminuoit tous les jours, et plusieurs même trouvèrent le moyen de passer à Cuba. Le petit nombre de ceux qui restèrent, ne donnant plus aucun sujet d'inquiétude, on négligea d'achever de les soumettre. Leur nombre augmenta toujours insensiblement; et la retraite qu'ils s'étoient ménagée, devint un asyle sûr où se réfugièrent dans la suite tous les esclaves que la crainte des châtimens ou le moindre mécontentement engageoient à s'enfuir de chez leurs maîtres. C'est ainsi, dit l'auteur de la relation, que, par progression de temps, ils sont devenus si redoutables, qu'ils ont plus d'une fois fait trembler toute l'île et forcé les colons d'employer toutes les forces contre eux, sans pouvoir parvenir à les soumettre des détachemens de troupes choisies ne les ont même jamais attaqués, sans essuyer beaucoup plus de perte qu'ils ne leur en avoient causé. Pour se garantir de leurs incursions, il a fallu construire des forts, former des retranchemens qui ne sont pas toujours une barrière sûre. Ils forment donc aujourd'hui, depuis sur-tout que l'auteur de la relation a publié son ouvrage, une puissance avec laquelle, après de vaines tentatives pour la détruire, le gouvernement s'est vu plusieurs fois forcé de traiter comme de puissance à puissance, pour assurer la tranquillité des habitans de la plaine.

Indépendamment de cet état de choses, si fâcheux dans l'ordre politique, la Jamaïque est habituellement désolée

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par des ouragans de la plus grande violence, devenus beaucoup plus fréquens dans les derniers temps, et par des tremblemens de terre, tels qu'en 1792, la commotion renversa presque entièrement Port-Royal, la plus belle ville de la colonie. La mer engloutit le reste. Ce désastre donna naissance à la ville de Kingston, aujourd'hui la plus considérable de la Jamaïque après Spanish-Town, la capitale de l'île. Ces tremblemens de terre occasionnent des subversions de terreins très-funestes pour les cultures; et peut-être aussi sont le germe des maladies aiguës, qui de temps à autre affligent l'île.

Ces fléaux, la grande étendue des parties montueuses et insusceptibles de culture, l'infériorité reconnue du sol à celui de Saint-Domingue, l'épuisement de ce sol dans plusieurs cantons, ne permettoient pas de faire entrer cette colonie en comparaison avec celle de Saint-Domingue avant l'insurrection qui a éclaté dans cette dernière île.

La relation renferme des notions intéressantes sur la forme du gouvernement de la Jamaïque, qui a beaucoup d'analogie avec le régime des colonies anglaises du continent de l'Amérique septentrionale, tel qu'il existoit avant leur séparation d'avec la métropole.

On trouvera sur cette colonie des détails plus circonstanciés encore dans l'ouvrage suivant :

HISTOIRE naturelle et civile de la Jamaïque, par P. Brown, enrichie de beaucoup de planches: (en anglais) P. Brown's the Civil and Natural History of Jamaïca. Londres, Osborne, 1756, in-fol.

Cet ouvrage est très-précieux, pour les naturalistes principalement.

HISTOIRE de la Jamaïque, ou Tableau général de l'ancien et du nouvel état de cette île, avec des réflexions sur sa situation, ses établissemens, son climat, ses productions, son commerce, ses loix,

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son gouvernement : (en anglais) The History of
Jamaïca,, or general Survey of the ancient and mo
dern state of that island, with reflexions on his situa-
tion, settlements, climate, products, commerce
laws and government. Londres, 1774, 2 vol. in-8°.
RECHERCHES concernant le commerce et la
lice de la Jamaïque: (en anglais) An Inquiry con-
cerning the trade and policy of Jamaïca. Londres
1777, in-4°.

po

DESCRIPTION de l'île de la Jamaïque, traduite de o l'anglais par Pingeron. Paris, 1782, in-12.

VUES pittoresques de la Jamaïque, par Beckfort avec planches (en anglais) Picturesque Views of Jamaïca, by Beckfort. Londres, 1790, in-8°.

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Cet ouvrage a été traduit en français sous le titre suivant: VUES pittoresques de la Jamaïque, avec une description détaillée de ses productions, sur-tout des cannes-à-sucre, des travaux, du traitement et des mœurs des nègres, etc.... traduit de l'anglais de M. W. Beckfort, par J. S. P. Lausanne, Durand l'aîné, 1793, 2 vol. in-12.

Outre des renseignemens assez précieux sur les productions, les cultures et les mœurs des cultivateurs qu'annonce le titre de l'ouvrage, l'auteur a décrit d'un style animé, comme il le promettoit aussi dans ce titre, les plus beaux sites de la Jamaïque. La description sur-tout qu'il a faite des cavernes de cette île, est très-attachante.

HISTOIRE des Nègres marrons à la Jamaïque, par Dallas (en anglais). Londres, in-8°.

On en trouve la traduction en allemand dans le 22o vol. de la Bibliothèque des Voyages modernes, de Sprengel et de Ehrmann.

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S. III. Descriptions des Petites-Antilles. Voyages faits dans ces iles.

POUR plusieurs de ces îles, il faut recourir à des relations qui embrassent plusieurs contrées; aux Voyages intéressans (cinquième Partie, section 1), pour les îles de Curaçao, de la Grenade et des Bermudes; à l'Histoire civile et commerciale des Isles occidentales, par Bryan Edwards (cinquième Partie, section 1), pour la Barbade, Saint-Vincent, la Dominique, Saint-Christophe, Levis. J'en ai donné l'apperçu rapide dans le compte que j'ai rendu de ces deux ouvrages.

RELATION de l'établissement des Français, depuis l'an 1635, en l'île de la Martinique, l'une des Antilles de l'Amérique ; des mœurs des Sauvages, de la situation et des autres singularités de l'île : par le P. Jacques Bouton, de la Compagnie de Jésus. Paris, Cramoisy, 1640, in-8°.

Ce voyage est précieux sur-tout pour les notions qu'il nous donne sur les Caraïbes, avant que leurs mœurs eussent été altérées par des communications fréquentes avec les Européens, avant que leur constitution eût été affoiblie par l'usage funeste des liqueurs fortes. On ne reconnoît parmi eux, dit le P. Bouton, aucune religion proprement dite. Ils ont néanmoins quelques notions de l'immortalité de l'ame; il le conjecture de ce que, comme les Canadiens ils donnent aux défunts, pendant quelques jours, des vivres pour se nourrir, des hardes pour se vêtir, des meubles pour s'en servir. De savoir ce que les ames des morts deviennent, c'est ce dont il y a lieu de croire qu'ils ne se mettent pas en peine. La simplicité du P. Bouton se décèle dans ce qu'il ajoute, qu'ils connoissent par l'expérience et à leurs dépens, qu'il y a des esprits, puisque le diable, qu'ils appellent Maboïa, les bat quelquefois jusqu'à

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