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lumières, ni sur le nom de l'auteur, ni sur l'année et la ville où celle relation fut imprimée. Ce savant n'ailachoit sans doute un si grand prix à cet exemplaire, que parce qu'il renfermoit vraisemblablement l'une des plus anciennes relations du premier voyage fait par Mandana en 1567, où ce navigateur fit le premier la découverte des îles de Salomon; car nous possédons d'ailleurs plusieurs relations, mais plus récentes, de ce voyage: on en trouve une d'abord dans l'ouvrage suivant :

FAITS de Don Garcias Hurtado de Mendoza, par le docteur Christophe Suarez de Figueroa (en espagnol) Hechos de Don Garcia Hurtado de Mendoza, por al doctor Christoval Suarez de Figueroa. Madrid, de l'imprimerie royale, 1613, petit in-4°.

On en trouve une autre dans la Description des Indes occidentales, par Herrera, dont j'ai donné précédemment la notice.

L'existence de l'archipel découvert par Mandana, qui donna le nom d'Isabella à la plus considérable des îles dont est formé ce groupe, et qui lui-même ne put pas le retrouver dans le second voyage qu'il fit en 1595, a été long-temps contestée : elle n'est plus douteuse aujourd'hui. Il paroît certain que ces îles sont, non pas les mêmes que celles qui forment la Nouvelle-Bretagne de Dampierre, comme l'avoit cru Dalrymple, mais les Arsacides, reconnues par Carteret en 1767, par M. de Bougainville en 1768, et par Surville en 1769, qui leur donna ce nouveau nom. D'Entrecasteaux en a complété la découverte ; il en porte le nombre de six à huit. La navigation en est dangereuse, parce qu'elles sont entourées de rescifs et de bancs de coraux formés par des polypes. M. de la Billardiere les dépeint comme très-fertiles et donnant des points de vue enchanteurs. Le sol paroît y être ombragé par des arbres de toutes espèces, sur les sommités les plus élevées. L'île de Banks particulièrement se fait remarquer par les

immenses plantations de cocoliers dont ses rivages sont bordés. La taille des habitans est moyenne, leur couleur d'un noir un peu foncé. Malgré leur laideur, leur figure a de l'expression. Ils sont fortement musclés. Entièrement nus, à l'exception d'une ceinture qui leur serre les reins et le bas-ventre, ils épilent toutes les parties de leur corps. Leur industrie s'annonce sur-tout dans la fabrication de leurs arcs et la construction de leurs pirogues, auxquelles ils donnent une forme assez élégante et qu'ils sculptent avec beaucoup d'adresse : ils n'en mettent pas moins dans l'usage qu'ils font de leurs armes. Leur nourriture paroît être une sorte de pain qu'ils font avec des racines, et qu'ils conservent dans des paniers faits avec des feuilles de palmier.

Les fles Gower, Carteret et Simpson, appartiennent à l'archipel des. Arsacides, et furent découvertes par les trois navigateurs dont elles portent le nom.

Les îles Santa-Cruz ou iles Charlottes furent découvertes. par Mandana, dans le second voyage qu'il fit en 1595, pour retrouver les îles de Salomon. Carteret les découvrit de nouveau en 1767, et leur donna le nom générique d'iles Charlottes. Il appela île d'Egmont, la principale de ces îles, que Mandana avoit désignée sous le nom d'île Santa-Cruz, d'où les autres îles de cet archipel avoient pris le même nom; el il en donna un particulier à chacune des six autres îles qui composent cet archipel..

Mandana avoit reconnu que l'île Santa-Cruz renfermoit un volcan d'où il avoit vu s'élever des flammes; Carteret n'a apperçn que de la fumée; mais, comme l'observe très-bien M. de Fleurieu, dans son ouvrage intitulé, Découverte au sud-est de la Nouvelle-Guinée, dont je donnerai la notice, un volean n'est pas toujours en explosion, les irruptions ont des intermittences.

En décrivant l'île d'Egmont ou de Santa-Cruz, Carteret représente le pays comme montueux, couvert de bois et entrecoupé de vallées. Il en dépeint les habitans comme très-agiles et aussi actifs qu'ils sont vigoureux. Leur cou

rage n'est pas effrayé par le feu de la mousqueterie. Ce sont en quelque sorte des amphibies. L'élément de l'eau semble leur convenir autant que celui de la terre : car on les voit sauter de leurs pirogues dans la mer presque à toutes les minutes.

DÉCOUVERTE des îles de Salomon, publiée par Anon (en anglais) Discovery of the islands of Salomon, by Anon. (Insérée dans la Collection de Churchill, tome v, pag. 695-707.)

VOYAGE iutéressant de Manille à San-Blas (dans la Californie), par la frégate Princesse, dans les années 1780 et 1781 (en espagnol) Viage interessante de Manilla à San-Blas, por la fregata Princesa, en los años de 1780 y 1781. (Manuscrit.)

T

Il paroît que dans ce voyage, les Espagnols ont retrouvé les Baxos de la Candelario (les Basses de la Chandeleur), découvertes en 1567 par Mandana au nord de l'île SantaIsabella, l'une des îles de Salomon.

TERRE AUSTRALE DU SAINT-ESPRIT OU NOUVELLES

HÉBRIDES; NOUVELLE-CALÉDONIE; LOUISIADE,
ISLES ET DÉTROIT DE BOUGAINVILLE,

TERRE AUSTRALE inconnue, ou Nouvelles Découvertes faites dans le Sud, formant la cinquième partie du monde, par Ferdinand Quiros (en anglais) Quiros's (Ferdinand) Terra Australis incognita, or a New Southern Discovery containing a fifth part of the world totally unknown. Londres, 1627, in-4°.

Cette relation a été tirée de plusieurs ouvrages espagnols où la découverte faite par Ferdinand Quiros se trouve confondue avec d'autres, et d'une relation détaillée qu'en a

:

donnée Juan deTorquemada, dans sa Monarchie Indienne. Nous avons une traduction abrégée de la relation de Quiros, dans l'ouvrage du président de Brosses. La Terre Australe du Saint-Esprit fut découverte en 1606 par Ferdinand Quiros et par Luis de Vaès de Torrès, qui en partage avec lui l'honneur; c'est un archipel que M. de Bougainville a retrouvé en 1768, et qu'il a nommé les Nouvelles Cyclades mais c'est à Cook sur-tout qu'on en doit la connoissance un peu détaillée. Il lui a imposé le nom de Nouvelles Hébrides, qui a prévalu. Suivant sa relation, cette contrée offre de toutes parts une végétation très-animée; les montagnes qui bordent la baie où son escadre mouilla sont entièrement couvertes d'arbres d'espèces trèsvariées : chaque vallée est embellie par un ruisseau dont les eaux fertilisent les terres qu'elles arrosent. Le cocotier paroît être la production la plus commune. Les colonnes de fumée qui le jour s'élevoient de toutes les parties de l'île, et les feux qui y brilloient pendant la nuit annonçoient une terre riche et fort peuplée. Les deux îles de cet archipel sur lesquelles Cook a donné le plus de détails sont celles de Mallicolo au nord, et celle de Tana au midi. Dans cette dernière est un volcan avec des sources chaudes : Tana doit peut-être à ce volcan sa fertilité. Les bananiers, les cannes à sucre et plusieurs sortes d'arbres fruitiers y sont répandus avec profusion. Forster a observé que les habitans de l'île Malicolo avoient un langage tout-à-fait différent de celui des autres peuples qu'il avoit visités.

La Nouvelle-Calédonie n'est qu'une grande île, qu'à cause de son étendue l'on distingue des îles Hébrides, et à laquelle, pour cette raison, l'on a donné un nom particulier : elle n'avoit été visitée par Cook que dans sa partie septentrionale: c'est d'Entrecasteaux qui eu a complété la découverte, en relevant la côte du Sud. Comme les îles de Salomon, la Nouvelle-Calédonie offre, suivant la description de M. la Billardière, une chaîne effrayante de rescifs qui se prolongent au-delà de cette île, et barrent la mer dans un grand espace. La vue de trois montagnes qui

ont différens degrés d'élévation, donne à cette grande île un aspect stérile, et ne laisse pas présumer une population nombreuse. La taille de ses habitans est médiocre; ils ont la peau noire, les cheveux laineux; l'usage de l'arc leur est inconnu; leurs armes sont la zagaye et la massue artistement travaillées : quelquefois aussi ils se servent de la fronde. Leurs alimens les plus ordinaires sont les coquillages, les poissons et même une espèce d'araignée : ils y ajoutent les patates et les ignames qu'ils cultivent, mais en petite quantité. La seule industrie agricole qu'on leur connoisse et qu'ils partagent avec plusieurs peuples très-policés, c'est l'art avec lequel ils élèvent sur les montagnes de arrêter l'éboupetits murs les uns au-dessus des autres pour lement des terres : la stérilité du sol les aura conduits à ce genre d'industrie. Pour 'se préserver des piqûres des insectes, ils ont imaginé de se faire des masques avec du bois de cocotier. L'autorité de leurs chefs paroît très-bornée : on assure qu'ils sont anthropophages. Quoiqu'ils ayent l'habitude de coucher en plein air, ils ont des maisons assez propres, construites en forme de ruches: elles sont fort chaudes, mais infectées de fumée.

NOUVELLE-BRETAGNE ET NOUVELLE-IRLANDE.

Nous n'avons point de relations particulières à ces deux contrées. La première ne nous est connue que par les relations de Dampierre, de Carteret et de M. la Billardière. C'est après avoir passé le détroit qui porte son nom, que le premier de ces navigateurs fit la découverte de celle contrée qu'il nomma la Nouvelle-Bretagne : on peut la regarder comme divisée en plusieurs îles. Le pays lui parut bien boisé et bien arrosé. Il conjectura que la population étoit très-nombreuse. Les naturels du pays lui semblèrent avoir une singulière adresse à conduire leurs canots. La principale production du sol étoit le cocotier; mais il s'y trouvoit aussi beaucoup de racines, sur-tout du gingembre. Les rivières et la mer des côtes fournissoient du poisson en

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