C'est avec les Chinois que les Papous entretiennent prin cipalement quelque commerce; ils achètent d'eux les instrumens et les ustensiles qu'ils croient leur être le plus utiles: ils donnent en retour de l'ambre gris, des limaces de mer, des écailles, des tortues, de petites perles, des oiseaux de paradis, des loris, et d'autres oiseaux qu'ils ont l'art de dessécher très-adroitement. Ils vendent aussi quelques esclaves que probablement ils ont faits prisonniers dans leurs guerres. On en offrit quelques-uns au capitaine Forest, qui déjà en avoit acheté un très-versé dans la connoissance des langues de ces contrées. Dans ce qu'on a pu connoître de l'intérieur de la Nouvelle-Guinée, on a observé des montagnes superposées les unes sur les autres et très-boisées. D'innombrables cocotiers bordent les rivages et annoncent un sol très-fertile. C'est dans les îles d'Arron, voisines de la grande île, que sont le plus multipliés les superbes oiseaux de paradis. Ils émigrent dans la saison humide pour venir peupler la grande île, où ils se multiplient comme aux îles d'Arron. On admire aussi dans ce pays une multitude de beaux perroquets, de loris, et une espèce de pigeon à couronne d'une taille gigantesque, dans cette espèce, puisqu'elle égale presque celle du coq d'Inde. Près le hâvre de Davi, le capitaine Forest découvrit dans quelques petites îles, un grand nombre de muscadiers; et il est porté à croire que la terre des Papous en porte également et qu'elle possède aussi des girofliers. De petites îles répandues autour de la terre des Papous sont un peu mieux connues que cette grande île, particulièrement celle de Pulo, visitée par Sonnerat. C'est un véritable sujet d'étonnement, qu'avec la fureur de coloniser, les Européens n'aient encore formé aucun établissement dans un pays d'une température agréable, et dont le sol paroît excellent. DÉCOUVERTES des Français en 1788 et 1789, dans le sud-est de la Nouvelle-Guinée, et recon noissances postérieures des Anglais qui leur ont imposé de nouveaux noms ; précédées de l'Abrégé historique des navigations et des découvertes des Espagnols dans les mêmes contrées : par M*** (de Fleurieu), capitaine de vaisseau; ouvrage enrichi de treize cartes et planches. Edition du Louvre, 1790, in-4°. Cet excellent ouvrage fournit les notions les plus précieuses, les mieux ordonnées sur plusieurs des contrées australes dont j'ai donné la notice. NOUVELLE-HOLLANDE. La Nouvelle-Hollande est incontestablement la partie la plus considérable des Terres Australes: on l'a regardée long-temps comme un continent; mais on a précédemment vu dans la relation des voyages de Cook (première Partie, section VI, §. II), qu'en circonnaviguant entièrement la Nouvelle-Hollande, ce célèbre navigateur avoit pleinement résolu le problême, et constaté que c'étoit une grande île. On est même disposé à croire que cette vaste contrée forme, comme la Nouvelle-Zélande, deux et même plusieurs îles séparées seulement par des mers étroites. Il paroît que ce sont les Portugais et peut-être les Espagnols qui, les premiers, ont découvert les parties septentrionales de la Nouvelle-Hollande, quoique les Hollandais aient prétendu s'attribuer l'honneur de cette découverte ; mais celle de sa partie sud-est appartient incontestablement au célèbre Cook (1). (1) D'après quelques dénominations portées dans une carte présumée du seizième siècle, et déposée au Muséum britannique, Dalrymple, envieux de la gloire de Cook, a insinué dans l'un de ses ouvrages, que la découverte de la côte orientale de la Nou Dampierre nous a procuré, le premier, des notions un peu étendues sur la Nouvelle-Hollande. Les plus célèbres navigateurs du siècle dernier ont visité ce vaste pays: mais aucun ne nous l'a fait aussi bien connoître, et n'y a fait des découvertes aussi importantes que Cook, tant par l'étendue des côtes qu'il a visitées, que par les détails où il est entré sur les naturels du pays qu'il a eu occasion d'examiner : c'est donc à ses relations qu'il faut principalement recourir pour prendre quelque idée de cette contrée. Je vais donner Ja notice des relations particulières à plusieurs parties de la Nouvelle Hollande. VOYAGE à la Nouvelle-Hollande, etc.... en l'année 1699, par Guillaume Dampier, avec planches: (en anglais) William Dampier's a Voyage to NewHolland, etc.... in the year 1699. Londres, 1703, in-8°. On a extrait cette relation de la Collection générale des Voyages, dont j'ai donné la notice (première Partie, section VI, §. 11). velle-Hollande étoit due à quelque navigateur du seizième siècle, dont Cook n'avoit fait que suivre les traces. Plus récemment, sur la foi d'une hydrographie écrite en français par un nommé Roth ou Rotz, flamand, et datée de 1542, également déposée au Muséum britannique, et à la fin de laquelle est une mappemonde qui paroît être une copie de la carte ci-dessus et du même auteur, M. Coquebert de Mont-Bret, en attribuant aux Portugais la découverte de la Nouvelle Hollande, a semblé aussi leur attribuer celle de sa partie orientale. M. Frédéric Metz, dans une lettre insérée au numéro 5, an XIV, de la Revue, en jetant des doutes sur la décou de la NouvelleHollande par les Portugais, qu'il seroit tenté d'attribuer plutôt aux Hollandais qu'à eux, m'a paru combattre avec succès les inductions que les deux écrivains précités ont tirées de la carte et de la mappemonde, pour contester à Cook la première découverte de la partie orientale de la Nouvelle-Hollande. RELATION Complète de l'établissement au PortJakson dans la Nouvelle-Galles, renfermant une description exacte de la situation de cette colonie, des naturels du pays et des productions du sol, par Wattin Tench: (en anglais) A compleat Account of the settlements at Port-Jakson in New-SouthWales, including an accurate description of the situation of the colony, of the natives and of the natural productions, by Wattin Tench. Londres, 1788, in-8°. -La même, traduite en allemand par Sprengel. Hambourg, 1794, in-8o. Elle a été traduite en français sous le titre suivant: RELATION d'un voyage à la baie Botanique, située dans la Nouvelle-Hollande, sur la côte méridionale nommée par Cook la Nouvelle-Galles du Sud, avec des observations sur les habitans de cette contrée; traduite de l'anglais du capitaine Wattin Tench par C. R. Paris, Knapen, 1789, in-8o. Dans cette traduction française, le voyage n'occupe que la moitié au plus du volume. Le surplus est rempli par un apperçu de la découverte de la Nouvelle-Hollande, et par un extrait du voyage de La Peyrouse dans cette contrée. VOYAGE à la Nouvelle-Galles méridionale, avec la description de la contrée, des mœurs, des coutumes, de la religion, etc.... des habitans dans le voisinage de Botany-Bay, par Barington: (en anglais) Voyage to New-South-Wales, with a description of the country, the manners, customs, religion, etc.... of the natives in the vicinity of Botany - Bay, by 420 BIBLIOTHÈQUE DES VOYAGES. Barington. Londres, 1789; ibid. 1791; ibid. 1792; ibid. 1796; ibid. 1797, in-8°. Il a paru de ce Voyage une sixième édition sous un titre tout différent : en voici la notice : VOYAGE de Barington à la Nouvelle-Galles méridionale, comprenant la narration intéressante des événemens et de la conduite des coupables, et les progrès de cette colonie: (en anglais) A Voyage to New-South-Wales, by Barington, comprehending an interesting narrative of the transactions and behaviour of the convicts, the progress of the colony. Londres, 1800, in-8°. Cette nouvelle édition est enrichie de la Vie de Barington. Ce Voyage a été traduit en français sous le titre suivant: VOYAGE à Botany-Bay, avec une description du pays, des mœurs, des coutumes et de la religion des natifs, par Barington, traduit sur la troisième in-8°. édition. Paris, Desenne, 1797, son L'auteur de celte relation, condamné à la déportation, déjoua, pendant le cours de la traversée, le complot des à autres déportés comme lui. Pour le récompenser d'avoir sauvé le bâtiment et son équipage, on lui conféra, arrivée, l'emploi de surintendant des déportés, qui le fixoit à Paramatta. Sa relation renferme des notions curieuses sur les natifs de Botany-Bay; mais elles ne sont pas aussi instructives que celles qui nous ont été procurées par Collins, dans sa relation, dont je donnerai ci-après la notice. RELATION de l'Etablissement au port Jakson, par King: (en anglais) Account of the Settlements of port Jakson, by King. Londres, 1789, in-4°. |