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liquide, d'un aspect foncé et de grandes coagules fibrineuses jaunâtres. Quand on coupe la paroi, la surface en est grisâtre, peu résistante, opaque, sans ecchymoses.

Les valvules sont imbibées de sang mais saines.

Les fibres de la musculature du cœur, vues au microscope, sont parenchymateuses, dégénérées, c'est-à-dire que les fibres longitudinales sont tellement granulées qu'on ne peut apercevoir ni les stries transversales ni les stries longitudinales.

Carité Péritonéale.-Pas de liquide; le péritoine est normal; les intestins un peu trop remplis d'air; ce qui se manifeste par la projection des intestins lors de l'ouverture faite dans l'abdomen avec le couteau.

Rate. La rate est d'une forme et d'une dimension normales; la capsule d'un gris blanc, un peu ridée; la pulpe obscure, pas trop remplie de sang d'un brun rougeâtre, un peu flasque, peu résistante sous le doigt, parce que la pulpe rouge sort entre les fibres comme une pâte liquide. Pas d'ecchymoses.

La pulpe a sous le microscope les éléments cellulaires grands et petits dans un état normal mêlés à des cellules de pigment.

Le Foie.-Forme et dimension normales. La surface est lisse, les suites des bords sont prononcées; on constate un certain nombre d'adhérences filiformes.

Sur la surface convexe du petit lobule du milieu, se trouvent certaines parties de la grosseur d'une noisette qui sont obscures et qui sont remplies

de sang.

Si l'on fait une incision dans le tissu, la surface est très opaque, d'un gris foncé; le doigt y pénètre facilement, chaque lobule est difficile à distinguer. Sous le microscope on voit les cellules du foie si fortement granulées que les noyaux sont invisibles; de plus on constate qu'un bon nombre des cellules est rempli de gouttes de graisse.

Ventricule. Les membranes muqueuses sont normales. Le ventricule est dans la moitée du Cardia blanc et normal, mais dans la moitée du pylorique grisâtre, opaque, imbibé de sang et on trouve cinq ecchymoses de la grosseur d'une noisette.

La membrane muqueuse du ventricule vue au microscope donne les cellules glandulaires ainsi que les cellules de l'épitèle opaque, légèrement granulées rarement avec des noyaux visibles.

Duodénum.-La membrane muqueuse est grisâtre, normale, pas gonflée, l'épitèle un peu opaque, du reste normal.

Petit Intestin.-Dans la partie de mésentére qui touche aux intestins, on rencontre quelques ecchymoses de la grandeur d'une pièce de cinq francs; sur la partie de la membrane muqueuse correspondant au mésentére rien d'anormal.

Dans les autres parties, (les plaques de Peyers, follicules solitaires), il n'existe pas de gonflement, seulement la couleur de la muqueuse est grisâtre. La membrane muqueuse normale, un peu opaque.

Cecum.-Il contient des excréments peu solides et des aliments non digérés. Le membrane muqueuse est remplie de sang et couverte d'ecchymoses. Les grandules solitaires ne sont pas gonfleés.

Colon.-Grisâtre, mais rien d'anormal. Dans le colon adhérent la membrane muqueuse est un peu plus injectée de sang mais sans ecchy

moses.

Rectum.-La membrane muqueuse n'est pas trop injectée de sang, mais un peu congestée vers l'anus.

Vessie. Ne contenant qu'environ 50 grammes d'urine jaunâtre à l'état normal. Seulement des traces d'albumine.

Reins. Dans la capsule extérieure, on constate des ecchymoses fraiches, la capsule se détache facilement.

En l'enlevant, on déchire le tissu des reins; en coupant on voit le cortical grisâtre et opaque. Les glomeruli sont remplis de sang et se voient comme des points rouges et très fins. Les pyramides sont plus remplies de sang et le tissu plus rouge foncé.

Les calices et le Bassin contiennent un liquide d'un blanc jaune puriforme et muqueux qui sous le microscope se compose de cellules épithéliales cylindriques et de quelques cellules leucocytiques rares.

Le tissu des reins sous le microscope est presque à l'état normal, les cellules de l'épitèle des canaux courbes er étroits, sont è leur place avec le noyau facile à distinguer, seulement la masse de protoplasme qui entoure le noyau est un peu plus granulée que dans l'état normal.

Cerveau. La dura mater est normale, les vaisseaux de pia mater sont très peu remplis de sang, sans ecchymoses et sans liquide dans les cavités subarachnoïdales. Dans les ventricules de côté, pas de liquide. L'épendume est normale. La masse grisâtre et blanchâtre du cerveau est un peu flasque, humide, très peu remplie de sang.

Tela corioïdea remplie de sang sans ecchymoses. Le cervelet et les grands ganglions sur la base sont dans l'état normal.

Eil. Sur la membrane muqueuse des conjonctives plusieurs ecchymoses, le reste normal. Les parties profondes du globe de l'œil sont dans l'état normal.

Les muscles du corps et les extrémités ont l'aspect et la couleur normaux; mais sous le microscope, on trouve quelques fibres normales et quelques autres si fortement granulées qu'on ne peut distinguer ni les stries longitudinales ni les stries transversales.

Les glandes lymphatiques de tout le corps se trouvent dans l'état normal, ni gonflées ni injectées, ni contenant des bachtérides.

Le sang, pris du ventricule gauche du cœur a la même composition que celui extrait des gencives six heures avant la mort (soit avec addition de solution de sel marin, soit sans addition); les globules rouges et blancs, sont à l'état normal, comme forme, couleur et dimension. Les globules rouges sont empilés, et entre eux on ne distingue de bachtérides ni ronds ni d'autre forme. Le même résultat négatif est constaté par notre savant confrère, le docteur Abbate Bey.

Nous nous permettrons d'ajouter un mot au sujet d'un cheval attaqué de la maladie le matin et qui est mort le soir même, et dont l'autopsie est faite deux heures après la mort, pour constater les altérations pathologiques de la première phase de la maladie.

Nous avons trouvé le catarrhe avec des ecchymoses dispersées dans l'arrière bouche, la langue, la trachée, les bronches et sur la surface des poumons plusieurs ecchymoses d'une dimension variant de la grosseur d'une noisette jusqu'à celle d'un œuf, et seulement dans quelques-unes de ces petites ecchymoses des parties décolorées, blanches-grisâtres au milieu. En glissant avec les doigts sur la surface, on trouve plusieurs parties en saillie dures; en faisant une incision, la surface de celle-ci est d'une couleur rouge foncé à la périphérie et au milieu rouge grisâtre. Dans le tissu, on voit des apoplexies rouge-foncées de ladite grandeur et, en outre, en serrant le tissu qui contient de l'air entre ces apoplexies, la mucosité sort des bronches les plus petites (bronchite capillaire). Les parties postérieures sont tellement infiltrées de sang, que le tissu est rouge-foncé, vide d'air, dur, mais en même temps peu résistant sous le doigt. Engouement hypostatique.

Les autres organes ont la même altération parenchymateuse que nous avons vue dans l'autre autopsie.

Nous n'avons trouvé ni des plaques diphtéritiques, ni croupeuses; ce qui prouve que la maladie n'est ni diphtéritique, ni croupeuse. Nous n'avons pas vu la rate agrandie; ce qui prouve que nous n'avions pas affaire à un typhus. Ce n'est pas une maladie charbonneuse, parce que les glandes lymphatiques ne sont pas attaquées; mais nous avons sous les yeux une maladie d'infection, un empoisonnement du sang, qui se localise dans les organes respiratoires comme un catarrhe de l'arrièrebouche: le larynx, la trachée, les bronches comme des pneumonies lobulaires multiples et des apoplexies dans les poumons.

Le caractère d'infection de la maladie se révèle par la dissolution du sang qui produit les ecchymoses partout dans les organes respiratoires, ainsi que dans le péricardium, le colon, le mésentére et par les altérations parenchymateuses du foie, du cœur, de la rate, des reins et de la membrane muqueuse des intestins.

Ainsi que nous l'avons dit, la maladie, depuis deux mois qu'elle sévit au Caire, a enlevé à peu près les deux tiers des chevaux.

Dans l'Hippodrome et dans les écuries de Boulaq, sur 98 chevaux, 65 ont été attaqués et 7 seulement ont été guéris; dans l'écurie de M. Billiet, sur 65 chevaux, 40 attaqués, et on n'a réussi, malgré tous les efforts tentés, qu'à en sauver un seul.

La durée de la maladie varie de un à quatre jours.

Jusqu'à présent, il a été difficile, pour ne pas dire impossible, de guérir la maladie; notre attention sera alors premièrement de chercher les moyens pour arrêter l'épidémie dans sa marche et prendre des précautions prophylactiques afin de sauver, autant que possible, les chevaux non attaqués.

Nous n'avons pas à nous occuper des grandes mesures administratives, qui sont les mêmes dans toutes les épidémies, et qui appartiennent aux administrations sanitaires et gouvernementales, nous voulons seulement

indiquer les mesures les plus essentielles à observer par les propriétaires de chevaux.

Les mesures à prendre seront alors d'empêcher le poison, qui est probablement dans l'air, d'agir et d'entrer dans le corps du cheval.

L'autopsie nous a fait voir que ce sont les organes respiratoires qui souffrent principalement; le but de notre travail sera par conséquent d'empêcher le poison d'entrer en contact avec les membranes muqueuses respiratoires.

A cette intention, nous avons fait construire des muselières en toile doublée. Entre les deux parois, on place du coton trempé dans une solution d'acide phénique et d'acide salicique et séché. Le sac serre complétement au moyen d'un élastique à la tête du cheval, et permet ainsi à l'air d'entrer seulement après avoir passé et avoir été filtré dans les couches de coton désinfectant.

Le cheval reste ainsi la nuit comme le jour.

Quant à la nourriture, on a seulement à faire venir toujours l'eau d'un endroit non infecté. De l'eau prise d'une sakie près de l'endroit où on enterre les chevaux ou des écuries infectées est dangereuse.

L'isolement des chevaux pour qu'ils ne viennent pas en contact avec les miasmes contagieux est nécessaire. Il faut retenir les chevaux dans l'écurie aussi longtemps que durera l'épidémic, afin qu'ils ne viennent pas en contact avec des chevaux infectés ou des endroits de la rue infectés.

On défendra l'entrée de l'écurie saine aux cochers et domestiques qui n'y sont pas employés. Les employés de l'écurie se laveront de tempts en temps les mains avec une solution d'acide carbolique.

Il faut tenir l'écurie bien propre, arroser trois fois par jour avec une solution d'acide phénique et de chlore liquide et y faire brûler du soufre.

Une écurie dans laquelle il y a eu des cas de maladie doit être enduite de mortier et blanchie. On y fera des fumigations de soufre pendant quarante-huit heures.

Nous avons en l'occasion d'essayer pratiquement ces mesures et de voir leur efficacité dans une écurie située au centre de l'épidémie, éloignée seulement d'une distance de 50 à 400 mètres des écuries dans lesquelles l'épidémie existait, et nous avons constaté que jusqu'aujourd'hui les chevaux ne sont pas atteints.

DIFFUSE MULTIPLE CAPILLARY FAT EMBOLISM OF THE LUNGS AND BRAIN AS A FATAL COMPLICATION IN COMMON FRACTURES, ILLUSTRATED BY A CASE*

WITH J. H. SALISBURY, M.D.

In calling your attention to the above-named serious but very rare disease, we shall first quote the history and postmortem examination of a case observed last summer in Dr. E. W. Lee's surgical ward in Cook County Hospital, and afterward make some general remarks on the main features of the subject.

History. The patient, Mrs. B., a housewife, aged forty-five, and a native of Ireland, was admitted to Cook County Hospital July 25, 1879.

On admission, the patient stated that she had fallen from the roof of a kitchen to the ground, a distance of 3 meters, striking upon her left side. On examination, evidences of a fracture of the upper part of the shaft of the left femur were found.

The leg was placed in a comfortable position, but no permanent dressing was applied. Morphin was given pro re nata.

July 26th: The patient was very restless, but did not complain of much pain.

July 27th: In the morning the patient seemed to be sleeping quietly, but the respirations were quite rapid; 1 P. M., the patient was still unconscious; she could be roused somewhat, but did not become conscious; the pupils responded to light; 5 P. M., she had some slight spasms; the jaws were firmly set for a few minutes; 7 P. M., pulse 112, somewhat weak; temperature, 38.5° C. (1011⁄4° F.); respirations, 40 per minute, regular. The patient was still comatose, face pale, lips slightly bluish. The movements of the thorax were natural. Upon percussion, the dullness of heart, liver, and spleen was found to be within the regular boundaries. Auscultation showed the sounds of the heart to be normal. Over the lungs the normal vesicular breathing was heard. No râles were heard, either with inspiration or with expiration. The posterior parts of the lungs were also natural. The abdomen was natural. The pupils responded to light, and were equal in size. There was no local paralysis in any part of the body. The urine contained no albumin. July 28th: The symptoms were about the same, except that all over the lungs were heard the coarse râles which usually occur in the agony.

Dr. Fenger saw her, and made the diagnosis of diffuse multiple capillary fat embolism of the lungs. Prognosis, fatal.

She died in the afternoon of July 28th.

Dr. Salisbury noticed about the patient an indescribable sweetish odor. Autopsy. To the coroner, General Mann, we owe our thanks for his kindness, which enabled us to hold the exceedingly interesting postmortem. There were present General

Chicago Med. Jour. and Examiner, 1879, vol. xxxix, p. 587. Read before the Chicago Medical Society, November 17, 1879.

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