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La bière est fabriquée sur une certaine échelle à Guatemala et à Quézaltenango.

De petites fabriques de bougies, de savon, d'amidon, de fécule, de parfumerie et de produits chimiques et pharmaceutiques existent également dans le pays.

L'industrie des tissus a un certain développement comme industrie domestique, industrie à laquelle le coton, la laine, la maguey et le mescal servent surtout de matières premières. Comme établissement d'une certaine importance, il convient de citer la fabrique de tissus de coton et de laine de Cantel à Quézaltenango.

Enfin, l'industrie de l'éclairage électrique pourvoit à l'éclairage de la capitale et de quelques autres villes de la République.

MEXIQUE.

DE TAMPICO AU PACIFIQUE-DE HUEJUTLA À PACHUCA. [Suite du rapport sur le Mexique, par M. le Baron MONCHEUR, Ministre Plénipotentiaire de Belgique au Mexique.]

En quittant Huejutla, pour se rendre dans l'intérieur de l'Etat d'Hidalgo, il faut suivre d'abord, sur une distance de 104 kilomètres, un chemin ou plutôt un sentier, à peine praticable par les chevaux, qui s'élève jusqu'au plateau central à travers les précipices et les escarpements de la sierra d'Hidalgo. La contrée ressemble aux Pyrénées; la montagne est couverte de bois et de forêts de pins. Dans les vallées, extrêmement profondes, il y a quelque culture. Les villages que l'on rencontre sont tellement pauvres et misérables que le voyageur n'y trouve aucune ressource.

A l'époque où j'ai parcouru cette route, le froid était intense sur les hauteurs et le brouillard impénétrable.

On arrive ainsi à Zacualtipan, chef-lieu du district du même nom, localité de 3,000 âmes et décelant une prospérité toute relative, l'agriculture étant peu développée et l'industrie nulle.

A peu de distance de la ville, dans une vallée de 500 mètres de profondeur, se dressent les forges de San Miguel. On y accède par un petit chemin de fer de 10 kilomètres de long qui descend en lacets accrochés aux flancs de la montagne.

Le haut fourneau est des plus primitifs. I date de plus de cinquante ans. La soufflerie est mue par une chute d'eau. Les deux fours à puddler sont chauffés au bois et le train de laminoir est actionné par la vapeur. Ce haut fourneau produit 9 tonnes de fonte par jour; le laminoir, 3 tonnes de fer marchand. Le prix de revient de la fonte est de 20 piastres (50 francs la tonne), celui du fer marchand de 80 piastres (200 francs).

Comme le fer marchand est coté à Mexico, 23 centavos le kilogramme, soit 230 piastres la tonne (575 francs), il y a de la marge pour de beaux bénéfices.

Il est vrai que les frais de transport jusqu'à la capitale sont énormes. Le fer, placé sur des wagons tirés par des mules, est monté d'abord jusqu'à Zacualtipan par le petit chemin dont j'ai parlé. Là il est envoyé par chariots jusqu'à la gare d'Apulco. Les routes sont dans un état tellement déplorable qu'il faut trois jours à une charrette attelée de dix mules pour conduire 24 tonnes de Zacualtipan à Apulco, soit une distance d'environ 60 kilomètres.

Le charbon de bois revient à 60 centavos (1 franc 50 centimes) es 100 kilogrammes, le bois de 1.40 à 2 piastres (3 francs 50 centimes à 5 francs) la "tarea," soit 2 mètres cubes. Le salaire des ouvriers puddleurs et lamineurs est d'environ 10 réaux (3 francs).

Le minerai de fer s'extrait d'une mine située à 3 kilomètres de là et reliée également à la forge par un petit chemin de fer.

Les couches se trouvant dans le flanc de la montagne, l'exploitation offre de grandes facilités. Elle se pratique à ciel ouvert, comme dans certaines mines du Luxembourg. Les couches sont très épaisses. La teneur en fer est souvent de 55 pour cent, mais certaines parties n'ont que 35 pour cent.

Le prix de revient du minéral est fort peu élevé, vu l'extrême modicité des salaires. Les ouvriers à la taille reçoivent à peine 40 centavos (1 franc) par jour; les femmes et les enfants employés comme manœuvres, 18 centavos seulement (45 centimes).

Le fer produit à San Miguel est d'une qualité tout à fait supérieure, préféré de beaucoup sur le marché de Mexico au fer importé.

Ces forges travaillent dans des conditions spécialement avantageuses: chute d'eau, bois à vil prix, minerai de fer riche et aisément exploitable. Mais l'établissement devrait être érigé sur un pied plus moderne.

Nul doute qu'une compagnie qui consacrerait un capital suffisant à une telle transformation, ainsi qu'à l'amélioration des voies de communication avec la gare la plus proche, ne fasse une brillante opération. Le propriétaire actuel serait disposé, je le pense, à entrer dans une combinaison de cette espèce.

La route entre Zacualtipan et Apulco (60 kilomètres) traverse une contrée accidentée et déserte. Les forêts de pins sont nombreuses et la culture rare.

On rencontre à Apulco une fonderie appartenant au même propriétaire que les forges de San Miguel.

Un haut fourneau tout à fait primitif, d'une hauteur de huit mètres, produit 6 tonnes au maximum. Toute l'exploitation se poursuit d'une façon rudimentaire, que les très bas prix de la main-d'oeuvre rendent seul possible.

Le minerai, d'une teneur de 40 pour cent, provient d'une mine à ciel ouvert située à 16 kilomètres de distance. On l'apporte dans des sacs à dos de mulet. Les ouvriers de taille reçoivent un salaire s'élevant à 18 centavos (45 centimes) pour 12 arrobes de minerai extrait (138) kilogrammes). Le prix de transport jusqu'au fourneau est de 5 centavos (12 centimes) pour cette même charge.

Le minerai est ensuite broyé et divisé en fragments de la grosseur d'un œuf, aussi bien que la castine. Tout ce travail se fait à la maison par des femmes payées 18 centavos (45 centimes).

Le charbon de bois coûte 1 piastre les 300 livres mexicaines (1 franc 85 centimes) les 100 kilogrammes.

La soufflerie est à air froid, mue par une roue Peltou, qu'actionne une chute d'eau d'une grande élévation. La chemise du fourneau est d'une pierre réfractaire qu'on trouve dans les environs et qui résiste au feu mieux encore que les briques réfractaires, dont le prix au Mexique est extrêment élevé.

La fonte au sortir du haut fourneau est recueillie dans des cuillers et coulée directement dans des moules. La qualité est telle qu'elle peut servir immédiatement à couler les pièces de moulage sans passer par le culbute.

Son prix de revient est de 30 piastres (75 francs) la tonne; cette différence de 50 pour cent en plus qu'à San Miguel provient de ce que le minerai employé est moins riche, son prix de revient plus élevé et le combustible plus cher.

Les pièces de fonte moulées, par exemple, les tuyaux, roues dentées, etc., se vendent aujourd'hui à Mexico 7 piastres (17 francs 50 centimes) le quintal (46 kilogrammes), soit 380 francs la tonne.

Cette petite usine donne, paraît-il, des bénéfices, mais l'affaire serait susceptible d'un bien plus grand développement, si on lui consacrait les capitaux nécessaires.

Au delà d'Apulco, on sort de la région montagneuse et on se trouve sur le plateau qui occupe tout le centre du Mexique. Après un parcours de 25 kilomètres, on arrive à Tulancingo, la seconde ville de l'Etat d'Hidalgo, avec 12,000 habitants. C'est un centre agricole et en même temps assez industriel.

La manipulation de la laine, commencée il y a dix ans, acquiert une importance très considérable. On y compte neuf filatures et ateliers de tissage ainsi qu'une fabrique de cotonnades. Plusieurs de ces établissements possèdent la spécialité des couvertures de laine de toute espèce qui se vendent à Mexico comme articles européens, et des étoffes de laine dites "genre zarape" très épaisses, à couleurs voyantes, dont les Indiens se font des vêtements. D'autres fabriquent des lainages pour habillements confectionnés et même du drap.

Ces manufactures, protégées par les tarifs douaniers, sont actuellement florissantes. Les métiers à filer sont mus par la vapeur et sont

de système américain ou anglais très récent. Les chaudières sont chauffées au bois ou au charbon. Le prix du bois est de 1.25 piastres (3 francs 10 centimes) le demi-mètre cube. Le charbon revient à Tulancingo à 42 piastres (105 francs) la tonne.

On étudie un projet de transmission, au moyen de l'électricité, d'une force hydraulique puissante, située à 28 kilomètres de la ville; mais jusqu'à présent, les fonds nécessaires n'ont pas encore pu être réunis. Pour la confection des couvertures et étoffes "zarape," on se sert encore habituellement de métiers à tisser à la main construits dans le pays. Les installations sont très modestes; les métiers sont littéralement entassés les uns sur les autres.

Toutefois la prospérité des affaires va permettre à l'industrie de se perfectionner, et plusieurs maisons vont commander des machines nouvelles. Ce serait donc le moment pour les fabricants d'entrer en relations avec elles.

La matière première a été longtemps fournie par le pays même; mais depuis que la production a sensiblement augmenté il a fallu recourir à l'étranger et on a adressé notamment des commandes à Boston et en Espagne, bien que la laine de ces provenances fût de qualité reconnue inférieure à celle du Mexique. Cette dernière se vend, non lavée, à 7 piastres (17 franes, 50 centimes) l'arrobe (114 kilogrammes). tandis que la laine lavée originaire d'Espagne vaut 16 piastres (40 francs) l'arrobe.

Les couleurs employées sont toutes très voyantes; on les achète aux fabriques de la Prusse rhénane. La population ouvrière de Tulancingo est particulièrement rangée et laborieuse.

REPRÉSENTANTS AU TRIBUNAL DE LA HAYE.

Le Gouvernement Mexicain vient de nommer les représentants suivants au Tribunal national d'arbitration de La Haye.

Señor Don MANUEL ASPIROZ, ambassadeur du Mexique près du Gouvernement des Etats-Unis à Washington; Señor Don José M. GAMBOA, SOUS-secrétaire au département national et nommé récemment ministre près des gouvernements des Républiques de l'Amérique du Sud; Señor Don GENARO RAIGOSA, membre du sénat national, et Señor Don ALFREDO CHAVERO, membre de la chambre des députés.

FRAPPE DES MONNAIES.

Voici quelle a été la valeur des monnaies frappées dans les différents hôtels des monnaies du Mexique:

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NICARAGUA.

NOTES SUR LE COMMERCE EN 1900.

D'après un rapport du consul d'Angleterre dans ce pays, le commerce de Nicaragua, en 1900, a été satisfaisant et dénote une amélioration sur les années précédentes. La récolte du café a été la plus abondante qu'on ait eue jusqu'à présent; elle est presque la double de celle de 1898 ou de 1899. Les autres industries et entreprises ont donné aussi des signes de progrès.

Le papier monnaie du gouvernement, qui avait subi une dépréciation de 20 à 25 pour cent les années précédentes, est revenu à peu près à sa valeur au pair. Le cours du change a donné aussi plus de satisfaction, la prime de l'or qui s'élevait en moyenne à 200 pour cent environ est descendue à 120 pour cent durant ces derniers mois, pour le plus grand bien du pays.

Le total des importations effectuées au Nicaragua en 1900 a atteint. 17,587,200 francs. Las exportations du Nicaragua, pendant la même année, ont été de 19,805,000 francs.

PARAGUAY.

STATISTIQUES RELATIVES À LA POPULATION, L'INDUSTRIE ET LE COMMERCE.

Voici quelles sont les statistiques relatives à la population, l'industrie et le commerce des départements du pays: Population, 583,852 habitants, dont 18,642 sont étrangers. Industrie: 841 maisons du pays et étrangères, avec un capital de $15,448,066, Commerce: 1,728 maisons du pays et étrangères avec un capital de $26,673,534.

Le recensement de la population, de l'industrie et du commerce de la capitale, fait pendant le mois d'octobre dernier par les autorités municipales, donne les résultats suivants: Population, 51,719 habitants, dont 4,541 sont étrangers. Industrie: 253 maisons industrielles avec un capital de $120,000,000. Commerce: 570 maisons de commerce avec un capital de $50,000,000. Ce qui donne pour la capitale et le reste du territoire, un résultat de 635,571 habitants, dont 18,183 sont étrangers; 1,094 maisons industrielles avec un capital de $135,448,066 et 2,298 maisons de commerce, avec un capital de $66,673,543. Dans ces sommes ne sont pas comprises les valeurs représentant les industries agricoles et l'élevage du bétail, ces dernières pouvant s'évaluer à $100,286,835.

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