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onctueuse, et d'où même on voit couler le miel.

Et si M. Fourcroy et autres observateurs n'ont pu tirer des poussières des fleurs, la moindre partie de cire on peut répondre ou que ces poussières originairement n'en contenoient pas, ou que les abeilles l'en avoient déja enlevée ou enfin la matière onctueuse de que

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ces pous

21 sect. 41, sed ex frondium partibus, quæ cùm cras siores sint quàm florium, ceræ fingendæ videntur esse accommodatiores. Id à se visum observatumque sæpiùs scribit Albertus, lib. 8, de animal. tract. 4, cap. 3 P. 268. C'est-à-dire » Varron, d'après Aristote, nous ap: « prend que les abeilles ramassent la cire de dessus « l'olivier, non de ses fleurs, comme Pline l'a très« bien observé, mais de certaines parties de ses bran« ches qui, étant plus crasses que celles des fleurs, « sont plus propres à former et à produire la cire. Albert le grand atteste d'avoir souvent observé les abeil« les retirer la cire de ces mêmes branches d'olivier ».

Je suis aussi persuadé, que ce que M. Geoffroi, Hist. abreg. des Insectes, tom. 2. pag.386, dit sur l'origine de la propolis, on doit plutôt l'entendre de celle de la cire. » Les abeilles, dit-il, tirent la matière de la propolis de cette espèce de résine que fournissent les jeunes bourgeons du peuplier, du saule et de plusieurs autres arbres, avant que ces bourgeons soient épanouis".

sières a besoin de passer par la bouche de l'abeille, qui seule à la vertu de donner à la cire sa consistance, et sa dernière perfection; de manière qu'on pourroit croire que lorsque la cire est encore liquide, les abeilles la transportent dans leur gosier, et qu'elles en chargent leurs pattes, lorsqu'elle a plus de consistance.

Quoiqu'il en soit des sources où les abeilles puisent la cire, si on avoit l'attention et l'adresse de saisir celles qui sont chargées de pelotons disposés de la manière indiquée, je ne doute pas qu'on ne parvînt à en retirer de la

vraie cire.

Avant de terminer ce chapitre, nous ajouterons une dernière observation. Il existe entre la cire et la propolis une si grande analogie, que plusieurs auteurs regardent cette dernière comme une espèce de cire; elle est onctueuse et inflammable, au point que souvent nous la fondons avec la cire, sans faire attention, et sans apercevoir par la suite aucun changement dans la qualité de la cire. Si donc, de l'avœu de tous les auteurs, les abeilles ramassent la propolis telle qu'elle est sur les plantes, il y a lieu de croire qu'elles en font de même pour la cire.

J'ai lu dans les Mémoires de M. Bonnet sur les abeilles, un autre sentiment sur le même sujet, que M. Duchet a traité à fonds. On y prétend que la vraie origine de la cire n'est autre chose que le miel même figé dans l'estomac des abeilles, qui, étant devenu cire, suinte entre leurs anneaux. Ce qui a donné lieu à cette singulière opinion, c'est qu'on a trouvé quelquefois, dit-on, des écailles de cire entre les anneaux des abeilles.

Comme cette discussion mérite un trop long examen, elle fera l'objet d'nne dissertation particulière dans laquelle j'en rapporterai une trèsintéressante de M. Duchet; et j'y ajouterai mes observations en réfutant son opinion.

Je préviendrai seulement ici que ce nouveau systême ne se fonde, comme nous venons de voir, que sur les écailles de cire qu'on a trouvées quelquefois entre les anneaux de quelques abcilles. Or, si on pouvoit raisonnablement expliquer ce qui a pu occasionner ces écailles de cire entre les anneaux des abeilles, et faire voir qu'elles sont produites par une toute autre cause que celle qu'a imaginée M. Duchet, son sentiment sur l'origine de la cire tomberoit de luimême.

P. S. Voici une anecdote que M. le Chevalier Gentil, qui a demeuré long-temps aux Indes, m'a fait l'honneur de me communiquer, et qui se rapporte au sujet que nous traitons sur l'origine de la cire.

En 1777 à False-Bay, dépendance du Cap. de Bonne-Espérance, et relâche des vaisseaux qui retournent en Europe contre la mousson, M. Daniel Brand, chirurgien de l'hôpital de la Compagnie Hollandoise, établi à False - Bay, me fit part de la découverte qu'on avoit faite dans le pays, d'une plante qu'on prendroit pour de la cire, en la faisant bouillir dans l'eau, sur laquelle après un certain temps de cuisson la cire surnageoit, et qui se figeoit, en se refroidissant, après l'avoir tirée de dessus le feu; que cette plante se trouvoit dans toutes les montagnes du Cap de Bonne-Espérance; qu'elle se nommoit dans le pays Glas hout, ou haout, et en hollandois, Fincer brompies.

M. Brand donna deux bougies de cette cire à M. le chevalier Gentil, qui en fit présent à M. Bertin ministre, chez qui on peut les voir à Paris.

Par ce que nous venons de rapporter et ce, que nous dirons dans le chap. 5, sur une espèce

de plante ou arbre de l'Amérique septentrionale, qui donne de la cire, on verra que cette substance existe en nature dans plusieurs végétaux, d'où les abeilles la recueillent. Il ne faut donc pas se casser la tête à chercher l'origine de la cire, ni dans les poussières des ĉtamines, digérées dans l'estomac des abeilles, ni dans le miel évaporé et suinté par les anneaux de ces insectes; c'est se jeter fort inutilement dans une infinité de difficultés, qui ne font qu'obscurcir la matière.

On voit encore par-là que si l'on faisoit bouillir dans l'eau des boutons de thym du Levant, et qu'on les laissât ensuite refroidir, on parviendroit peut-être, comme je l'ai soupçonné, à y trouver un peu de véritable cire.

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DE l'usage et de la consommation de la cire, de ses différentes espèces, et de la manière de la blanchir.

«Les usages de la cire, die M. Ducarne, sont si mulipliés aujourd'hui, qu'il seroit trop long

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