Page images
PDF
EPUB

parlera pas

fini, on le couvre de plâtre ou de glaise, et l'on fait fondre peu-à-peu la figure de cire; il reste un creux bien exact, dans lequel on coule le métal pour en faire la statue. On ne ici, poursuit M. Pingeron, de la fameuse découverte de la peinture en cire ou encaustique, faite, de nos jours, par le célèbre Comte de Caylus. Ceux qui désirent s'en instruire, peuvent consulter le dix - septième volume des Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, et le mémoire que M. le Comte de Caylus et M. Majault, Docteur de la faculté de Paris, ont fait imprimer en 1755.

On remarquera seulement, que la lecture

réfléchie de Pline en avoit fait naître l'idée à l'inventeur. Comme ce genre de peinture est terne, et demande beaucoup de temps et de préparations, il y a grande apparence qu'il retombera bientôt dans l'oubli dont on l'avoit tiré. Il n'a que le seul avantage de n'avoir pas le luisant de la peinture à l'huile : on peut voir un tableau encaustique sous tous les différens points de vue, de même que la détrempe.»

[blocks in formation]

De l'arbre de cire qui croît à la Louisiane et dans la Caroline

Le lecteur ne peut que nous savoir gré de rapporter ici ce que dit M. de Bomare, daus son Dictionnaire, de cette espèce d'arbre dont le fru.t produit une cire de si bonne qualité, que l'on en fait d'excellentes bougies; voici comme il s'exprime.

l'es

« Cet arbre est une espèce de galé, connu sous le nom de myrica, et qui n'est pas pèce appelée piment royal. C'est un arbrisseau aquatique dont les uns portent les fruits, les autres les fleurs fécondantes: il y en a deux espèces très-curieuses. L'une croît à la Louisiane, où on l'appelle arbre de cire ; et l'autre espèce, plus petite, croît à la Caroline, et est connue sous le même nom.

L'arbre de cire s'élève à la hauteur de nos petits cerisiers; il a le port du myrte, et ses feuilles ont aussi à-peu-près la même odeur.

Ces arbres ont été ainsi nommés, parce que leurs baies qui sont de la grosseur d'un grain de coriandre et d'un gris cendré, contiennent des noyaux qui sont couverts d'une espèce de cire, ou plutôt d'une espèce de résine, qui a quelque rapport avec la cire.

Les habitans de ces pays retirent de ces baies, en les faisant bouillir dans de l'eau, une espèce de cire verte qui surnage, et dont on peut faire des bougies. Une livre de graine produit deux onces de cire un homme peut aisément en cueillir quinze livres en un jour. Ils sont parvenus depuis quelque temps à avoir cette cire assez blanche, ou du moins jaunâtre. Pour cela, ils mettent les baies dans des chaudières, et ils versent dessus de l'eau bouillante, qu'ils reçoivent dans des baquets, après avoir laissé fondre la cire pendant quelques minutes. Quand l'eau est refroidie, on trouve dessus une cire résineuse, qui est jaunâtre; mais la résine qui surnage ensuite, en répétant l'opération, est plus verte. Cette cire résineuse est sèche ; elle a une odeur douce et aromatique assez agréable: on la réduit aisément en poudre graine. Mêlée avec un peu de cire, ou de suif, elle prend

un peu plus de corps et de blancheur sur le pré, mais toujours moins que la vraie cire.

L'eau qui a servi à faire fondre cette cire, est astringente. On prétend qu'en faisant fondre du suif dans cette eau, il acquiert presqu'autant de consistance que la cire. Plusieurs personnes de la Louisiane ont appris, par les esclaves sauvages de la Caroline, qu'on n'y brûloit point d'autre bougie que celle qui se fait de la cire dont il est question. Un arbrisseau bien chargé de fruit peut avoir, en six livres de graine et une livre de fruit, quatre onces de cire.

Quand on a enlevé la cire de dessus les fruits, on aperçoit sur leur surface une couche d'une matière qui a la couleur de la laque : l'eau chaude ne la dissout point, mais l'esprit de vin en tire une teinture.

Cet arbrisseau est encore trop rare en France pour qu'on ait pu en reconnoître d'autre usage que ceux que l'on a appris des habitans de la Louisiane. M. Duhamel, dont les travaux et les vues tendent toujours à l'utilité, propose d'essayer à naturaliser cet arbre, qui pourroit nous procurer de grands avantages. Il faudroit, dit-il, prendre de bonnes graines des deux espè

tes d'arbres dont nous venons de parler, les semer dans des terrines ou caisses, afin de les enfermer dans les orangeries jusqu'à ce que les tiges fussent un peu grosses, car ces jeunes arbres craignent nos grands hivers: on pourroit alors les mettre en pleine terre dans un lieu humide, avec la précaution de les couvrir d'un peu de litière. Lorsqu'ils auroient passé quelques années, il y auroit lieu d'espérer qu'ils subsisteroient. M. Duhamel en a vu en Angleterre et à Trianon, qui étoient chargés de fleurs et de fruits.

Toutes les observations s'accordent à confirmer son sentiment. L'espèce du Canada est, dit-on, la même que celle qui nous vient de la Louisiane; ce qui n'est pas surprenant, car y a des espèces de plantes qu'on trouve dans

il

des

pays chauds, et dans la partie froide de la zone tempérée ; telle est, dit cet académicien, l'épine blanche, et une espèce de piment royal, dont je n'avois point parlé; arbuste très - odorant qui se trouve en Espagne, en Canada, en France, en Portugal et en Suède : on l'appelle même galé du nord. Pris en infusion, il enivre et entête violemment. Beaucoup de plantes se naturalisent dans les endroits où on les culti

« PreviousContinue »