FORCE ET FAIBLESSE. PAR LE RÉV. F. W. B. BOUVERIE, CHAPELAIN DE LA PRISON, GUERNESEY. "Ma grâce te suffit; car ma force s'accomplit dans la faiblesse." LONDRES: SIMPKIN, MARSHALL & CIE. GUERNESEY: BARBET, 24, RUE DES FORGES. 1858. 249. y. 232. À MA FEMME. UN premier livre, une première dédicace. On s'attend sans doute à lire le nom de quelqu'un pour qui j'éprouve au plus haut degré le respect, l'admiration, la reconnaissance, ou l'amour. Rien de plus naturel. Aussi me suis-je décidé à ce que non-seulement il y ait l'expression d'un seul de ces sentiments; mais à ce qu'ils s'y trouvent tous. Le respect que m'ont toujours inspiré tes nombreuses vertus, ma bien-aimée, l'admiration avec laquelle je contemple tes talents, la reconnaissance que ta continuelle tendresse me fait éprouver, et enfin, l'affection constante et sincère dont tant de qualités n'ont pu manquer de te rendre l'objet, voilà ce qui me pousse à lancer mon petit livre dans le monde sous tes auspices. Mais il y a encore plus. Toi qui as toujours su dans quel but et avec quelles prières les pages qui suivent ont été écrites, tu pourras mieux que personne apprécier à toute sa valeur, quelle qu'elle puisse être, l'hommage que je viens t'offrir sur cette page. C'est surtout à la cause de la vérité de l'Eternel que je consacre le principe et la morale de mon histoire. C'est surtout pour montrer que Dieu a manifesté en Jésus Christ à la fois la Force de son bras Tout - puissant, et la nécessité indispensable de cette Force pour soutenir l'homme dans ses moments de Faiblesse. En te renvoyant aux nombreuses circonstances où tu m'as toi-même, pendant déjà plusieurs années, rappelé à l'application pratique de cette théorie sublime, tu comprendras bien aisément que je vienne enfin te prier de te joindre à moi pour demander à Dieu de bénir cette œuvre à son honneur. Puisse-t-il veiller à ce que l'élément de Faiblesse qui règne sans doute dans le travail du pauvre serviteur soit entièrement anéanti par la Force de son divin Maître. Reçois, ma très chère, l'assurance de mon affection inaltérable, FRED. W. B. BOUVERIE. PREFACE. EN Angleterre, les romans religieux (religious novels) ne manquent pas. En France, si je ne me trompe, ce genre de littérature est, pour ainsi dire, inconnu - peut-être même serait-il incompris. Sans réclamer pour l'histoire qui suit le titre d'œuvre religieuse, je dois dès le commencement prévenir le lecteur que la religion n'en est pas exclue. Cependant, je n'ai voulu ni faire un roman proprement dit, ni un roman religieux. Voici ce que j'ai voulu faire. Arranger sous un titre qui représenterait une idée voulue, une suite d'événements qui seraient non des créations purement imaginaires, mais bien une réalité plus ou moins coloriée d'une part, et une fiction plus ou moins probable de l'autre. M'étant borné dès le principe à un volume d'une certaine grosseur, et voulant en même temps représenter un grand nombre de personnages, je me suis bientôt vu réduit à la nécessité de ne faire qu'une esquisse, là ou peut-être j'aurais tenté d'offrir un tableau fini. Quant à un personnage principal, à un héros, je n'en ai point. C'est à dessein que j'en ai agi ainsi, et ce, |