thode simple et facile de vendanger les ruc.. sans perte d'abeilles est bonne; et moins elle exposera leur vie, plus elle sera préférable.

C'est une vérité sans doute, mais on doit l'entendre tout au plus des pays méridionaux, tels que les provinces d'Italie et celles de la France, qui jouissent à-peu-près d'un climat aussi doux que le levant de la Grèce : mais pour les environs de Paris et le reste de la France, où les hivers et les mauvais temps, qui durent long-temps, font périr une infinité de ruches, ainsi que nous l'avons expliqué au huitième chapitre du premier traité, la méthode qui doit être préférée à toute autre, sera celle qui non-seulement présentera un moyen facile de tailler les ruches sans faire périr les abeilles, mais encore un expédient sûr pour assurer la vie et la conservation des ruches ainsi taillées pendant tout l'hiver, jusqu'au retour du beau temps.

Sans cela, toute manière quelconque de vendanger les ruches sera dangereuse pour les abeilles, et nuisible à l'intérêt des propriétaires, au moins pour les provinces septentrionales de la France et des autres pays du même climat; et l'opinion de M. Lagrenée sera toujours préfé

rable. On peut lire à ce sujet ce que nous disons au livre 7 sur la récolte des ruches.

Quant aux ruches de M. Massac, je n'ai pu m'en procurer la description pour juger de leur bonté; mais d'après ce que nous avons cité de l'ouvrage de M. Lagrenée, je croirois que ces ruches ne valent pas mieux, au moins par rapport à la vendange.

Enfin j'aurois desiré que M. Contardi eût exposé tous les défauts qu'il croit appercevoir dans les ruches de son pays, pour les comparer avec ceux que j'ai cru remarquer dans les autres ruches. On pourroit faire aussi de nouvelles découvertes dans l'économie des abeilles ; car il arrive souvent que les imperfections qu'on trouve dans les ruches sont relatives au climat ; et telle pratique qui seroit nuisible aux abeilles dans un pays, seroit indifférente et peut-être utile dans un autre. Ce parallèle nous aideroit sans doute à corriger divers abus dans cette partie de l'économie rurale.

Au reste, toutes ces nouvelles ruches peuvent être de quelque commodité anx propriétaires riches; mais il sera toujours difficile de les visiter et de les nettoyer, ce qui les exposera toujours à être attaquées des vers, qui sont leur

compter beaucoup d'autres inconvéniens qu'on connoîtra mieux lorsque nous exposerons les avantages de nos ruches.

CHAPITRE

I I I.

De la matière dont on fait les ruches dans l'Archipel, et de leur forme.

LA matière dont nos ruches sont composées, est aussi simple que commune : c'est de la terre cuite avec laquelle on fait les vases ordinaires et la brique. Nous avons en France, plusieurs espèces d'argile; mais il faut partout se servir de la meilleure.

La forme de nos ruches est ronde, et leur longueur d'environ trois pieds: leur diamètre a un pied dans la partie extérieure, qui, en se resserrant, forme à l'une des extrémités un fond sept à huit pouces. Ordinairement le fond de ces ruches est fermé ; mais on commence à les construire ouvertes des deux côtés et d'un diamètre égal dans toutes leurs parties.

de

Autour de l'ouverture il y a une espèce de baguette semblable à celle des marmites; elle doit cependant être plus large, pour que le couvercle puisse bien fermer, et s'y adapter commodément.

Avant de les mettre au four, on doit faire attention de faire pour les cuire trois ou quatre petit trous autour de la baguette, pour faire passer des chevilles qui tiendront le couvercle. Quand les ruches seront posées dans la situa tion qu'elles doivent avoir pour les rendre plus solides et impénétrables à l'humidité, il faut les enduire à l'extérieur d'un vernis. Quant à l'intérieur, on observera de n'en vernir que la moitié dans sa partie inférieure. Sans cette précaution, les abeilles, qui n'attachent leurs rayons que dans la partie supérieure, ne les y colleroient que très difficilement.

Cette partie qui ne doit pas être vernissée, et qui recevra les rayons, sera canelée, et ses canelures entrecoupées d'espace en espace : les ruches devant être placées horizontalement, la partie canelée sera toujours en dessus; ce sera là que les abeillles placeront leurs rayons avec solidité.

Le couvercle de nos ruches sera du même diamètre et de la même forme, c'est-à-dire rond on l'adaptera au bord de l'ouverture de la ruche; mais au lieu d'être à plat, comme sur une marmite, il restera droit, parce que la ruche doit être posée horisontalement; les

petits