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ADDITIONAL NOTE.

[CHAP.

"Avant l'arrivée d'Osman Pacha ils se sont même permis d'envoyer des balles de pistolet pliées dans des morceaux de papier portant indication d'une somme à payer, et si ceux à qui ces sortes de billets étaient adressés ne les acquittaient pas, ils étaient incontinent assassinés. Ces hommes pervers ont été jusqu'à se faire un jeu de tirer des coups de fusil, chargé à balle, de dessus les remparts de la porte de la ville, sur les individus qui s'y présentaient pour y entrer, et de parier entr'eux que la victime tomberait de tel ou tel côté3."

At Megálo-Kástron the position of the Christians was much the same as in Khaniá. The following are extracts from the correspondence of M. Boze, the French Consular Agent at the former city, with M. Roussel, then French Consul at Khaniá.

"Le 4 Août, 1806. Il regne ici un désordre redoutable. Les scélérats commettent toutes sortes de crimes. On n'entend parler que de massacres et d'injustices."

"Le 27 Mars, 1807. Aujourd'hui des scélérats Turcs ont encore assassiné, à coup de sabre, un bel homme Grec, dans le temps qu'il labourait à sa vigne à Stavrakia, à deux lieues d'ici. Ce meurtre a encore resté impuni comme tous les autres."

"Le 30 Mars, 1807. Les scélérats viennent encore de tuer deux pauvres Grecs à un village près de la ville. Le Pacha a envoyé un bairak pour démolir les maisons des assassins, et confisquer leurs biens."

"Le 18 Juin, 1807. On ne cesse ici, de même qu'aux villages, d'estropier, blesser et assassiner."

"Le 9 Fevrier, 1812. Assan Effendi, Tefterdar, a confié dernièrement à mon fils, qu'il avait expédié un de ses gens à Constantinople, pour y porter ses plaintes contre les Caniotes Turcs, au sujet des grands massacres qu'ils font journellement aux pauvres Rayas, qui se sont tous dispersés."

The French Vice-Consul writes as follows, at Megálo Kástron, on the 16th October, 1817. "Une incendie éclata avant hier sur les trois heures

such obscenities and horrors, as I could not attempt to describe: such fearful combinations of lust and cruelty, as one could hardly have believed human nature, in its most savage and degraded state, capable even of imagining.

* This was a very common occurrence: there were few parts of the island in which I did not hear of it.

3 A wager, not unfrequently made by these Mohammedans, on taking this diversion at the expense of any ill-fated Christian who might happen to be passing, was an oke of wine!

XXXIV.]

ADDITIONAL NOTE.

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après-midi, par l'explosion de quelques barils de poudre emmagazinés chez des Grecs. Plusieurs Turcs ont été victimes de l'explosion; et d'autres, au premier moment, voulaient immoler tous les Grecs des environs. Le Pacha fit mettre ces Grecs en prison, pour les sauver.

"Hier soir un Turc, qui en avait tué un autre, devait subir la peine de son crime. Le peuple s'amassa, se porta à la prison du Grand Château, et le délivra. Fier de son succès, il demanda que les Grecs, prisonniers pour le fait des poudres, leur fussent livrés pour être pendus, et immolés aux manes des Turcs, que l'explosion avait tués. Le Pacha resista: le palais (that is the serai of the Pashá) fut investi: le peuple repoussé : à neuf heures, tout semblait appaisé. A dix heures le tumulte recommença plus fort qu'auparavant, et dura jusqu'à minuit. Le Pacha convint qu'il leur livrerait les Grecs à l'aube du jour. A trois heures du matin on se porta de nouveau au palais : les prisons furent forcées, trois Grecs en furent retirés, et pendus à leurs boutiques.

"Depuis lors on dit que les mutins demandent encore 4 ou 5 Grecs que de son côté le Pacha redemande le meurtrier que les mutins ont délivré hier soir. A défaut de le satisfaire il se prépare à partir."

A few extracts from the Correspondence of the Austrian Consul with the Internuncio at Constantinople, will partly shew what had been done by the Turkish authorities, and by the Mohammedan populace of Khaniá, during the months of May, June, and July, 1821:

"A La Canée, le 14 Mai, 1821. Les Turcs ont enfermé l'Evêque de Kissamos, le rendant garant de ce que pourroient faire les Grecs de son arrondissement." "Le 4 Juin, 1821. L'Evêque de Kissamos a été livré à la fureur du peuple qui sans égard pour son caractère l'a trainé dans toute la ville, à demi-nud, par la barbe, et l'a cruellement pendu sur le chemin de son arrondissement. Je ne saurais dépeindre la joie feroce du peuple, et encore moins le dépit des bourreaux, qui, malgré leurs cruautés n'ont pu faire pâlir le malheureux Evêque, digne d'un meilleur sort. Les Turcs ont demandé au Pacha la permission de massacrer impitoyablement les Grecs."

"A La Canée le 6 Juillet, 1821. Le peuple de la Canée a enfin obtenu du Pacha la malheureuse autorisation de massacrer tous les Grecs: on a même lû dans les mosquées un Fefta pour enhardir les moins feroces. C'est le 30 Juin, dernier jour du Ramazan, que le peuple a assouvi sa rage sur les malheureux Grecs restés dans la ville sous la protection de divers Agas leurs maîtres. Le nombre des victimes est evalué à trente environ."

186

ADDITIONAL NOTE.

[CHAP.

"A la Canée, le 15 Août, 1821. Dans la nuit du 30 Juin au 1er Juillet la populace est sortie de la ville, poursuivant toujours les Grecs; on les noyait, on les étranglait, on les brûlait, révoltés ou non, tumultueux ou paisibles. On courût partout sur eux, comme sur des monstres dont il fallait purger l'île. On incendia une vingtaine de villages. Chaque jour on voyait au marché (et ceci dure encore), des jeunes femmes, qui étaient redevables de leur vie à leur beauté, mise prix par leurs ravisseurs. Ce n'est que quelques jours après, que les Sfakiotes sont accourus, eux seuls qui avaient refusé de livrer leurs armes. Ils ont de suite établi un cordon de troupes sur les montagnes qui dominent la ville, se sont emparés des gorges d'Armiro qui mènent à Rettimo, et ont arboré leurs enseignes à deux milles de la Canée.”

It would be easy to multiply these authorities, to shew how fearfully great was the provocation given by the Mohammedans to the unfortunate Christians of the island, both in the whole of the last century, and more especially during the few years which preceded the commencement of the Greek revolution. I will however content myself with citing here, in order to confirm the account of M. D'Herculez, by the testimony of another eye-witness, the words of the French Consul's official communication to his Government respecting the proceedings of the Khanióte Mohammedans in May, June, and July, 1821:

"A la Canée, le 24 Juillet, 1821. Le mois de Juin, époque du Ramazan, se passa jusq'au 28, sans autre meurtre que celui de l'infortuné Evêque de Kissamos, et du précepteur de l'enseignement mutuel. Le 29 la population turque fut armée avec les armes prises dans les arsenaux, et les enseignes de guerre furent arborées et promenées, dans tous les quartiers de la ville, par quatre bandes armées, qui donnèrent le signal du carnage medité depuis plus d'un mois. Un paisible forgeron Grec fut assassiné dans son atelier par la population armée: le 30 le drogman de la Porte fut aussi assassiné chez lui, un prêtre grec le fut aussi, et il suivit le pillage entier des vases sacrés, de l'argenterie, et de tous les ornemens sacerdotaux de l'église épiscopale grécque.

"Tous les Grecs trouvés dans leurs maisons, ou rencontrés dans les rues ou dans la campagne, furent immolés à la fureur des Turcs, sans distinction d'age et de sexe : leurs têtes furent coupées, et jettées dans les places publiques, et devant les casernes des régimens, où elles ont éte mutilées par la populace turque.

"Les jours suivans les maisons grecques des villages circonvoisins, et plusieurs monastères, ont été incendiés et pillés; beaucoup de femmes et filles violées, et vendues ensuite, au bazar, comme esclaves. D'autres ont été assassinées, aussi que des enfans et des vieillards-Ceux qui ont été pris isolément

XXXIV.]

ADDITIONAL NOTE.

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ont été empalés ou pendus en ville-quoique ils eussent été pris sans armes. Enfin chaque jour du mois de Juillet a été marqué par des scènes d'horreur, et la campagne n'offre plus que le spectacle de la destruction et de la terreur."

Within the walls of Megálo-Kástron the carnage was far greater than at Khaniá. The venerable Metropolitan, five Bishops, four Priests, and more than seventy other individuals, had sought for refuge at the altar of the cathedral; but the brutal and infuriated populace rushed in upon them, and they were all sacrificed on the spot. The whole number of unarmed and innocent Christians massacred, within Megálo-Kástron, during the next few hours, was nearly six hundred: and, on the following day, an equal number were slaughtered in the districts of Malevízi, Pedhiádha, and Témenos 4.

Thus the Greeks had seen the most venerable and dignified ministers of their religion butchered at the very altar, or ignominiously dragged through the streets, and then hanged by the road-side: they had seen their fellow Christians, their relations and their friends, murdered while peaceable and unarmed: they had seen their wives and daughters violated, and then sold as slaves and when, after all this, any unfortunate Mohammedan fell into the hands of the insurgents, we shall hardly wonder that his hours were numbered.

4 As to what happened on this occasion at Veneráto, see above, Vol. 1. p. 233.

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WINE OF ASKYFO.

CHAPTER XXXV.

SFAKIAN CHEESE-CAKES.

CRETAN OATHS, ANCIENT AND MODERN. EUPHEMISM. DEPARTURE FROM ASKYFO. TREES OF THE SFAKIAN MOUNTAINS. ARRIVAL AT ANOPOLIS. DIALECTIC PECULIARITIES OF THE SFAKIANS. CRETANS AT ODESSA ON THE OUTBREAKING OF THE GREEK REVOLUTION.

May 5.

SEVERAL of the principal villagers beg of me to visit them, which I do

by my guide Maniás.

soon after sunrise, accompanied Roast lamb and excellent wine'

1 This is the highest elevation at which the ground is cultivated in Crete, and the wine is most excellent. THEOGNIS, v. 875. speaks of wine produced on the summit of Taygetos:

Πῖν ̓ οἶνον, τὸν ἐμοὶ κορυφῆς ἄπο Τηϋγέτοιο,
ἄμπελοι ἤνεγκαν.

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